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Nina Droff, édité par Gauthier Delomez
En Moselle, une infirmière a obtenu gain de cause devant la justice. Le tribunal a considéré lundi matin que son rythme de travail était le responsable de son cancer du sein. L'ex-soignante a travaillé durant 28 ans en horaires de nuit, et cette décision de justice pourrait faire jurisprudence.

C'est une première en France. Le cancer du sein d'une infirmière a été reconnu comme maladie professionnelle ce lundi en Moselle. La justice a considéré que cette soignante a développé cette maladie en raison de son rythme de travail : elle a en effet exercé pendant 28 ans en horaires de nuit, ce qui représente 873 nuits complètes entre 1982 et 2009. Il s'agit d'un "facteur direct dans le développement de son cancer du sein", a écrit noir sur blanc le médecin expert dans ce dossier.

Plusieurs tribunaux saisis pour des cas identiques

Auparavant, plusieurs études de l'Inserm et de l'Anses avaient déjà relevé un risque de cancer du sein accru pour les femmes ayant travaillé régulièrement de nuit avant la ménopause, probablement à cause du dérèglement de l'horloge interne, mais il n'y avait jamais eu de reconnaissance officielle.

Pour cette ancienne infirmière, c'est donc une victoire après un an de combat juridique et administratif. La décision de la justice est aussi un succès pour les autres personnes dans des situations similaires car ce cas pourrait servir de jurisprudence. Plusieurs tribunaux français ont d'ailleurs déjà été saisis pour des cas identiques.

La CFDT-Minier de Lorraine, très investie sur le sujet, espère que cette reconnaissance remettra en question l'organisation du travail de nuit dans certains milieux et demande une inscription définitive du cancer du sein au registre des maladies professionnelles.