Dès lundi, se faire faire une banale prise de sang pourrait devenir plus compliqué. Photo d'illustration. 1:22
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Caroline Baudry, édité par Aurélie Dupuy
Une baisse de 170 millions d'euros de financement de la part de l'Assurance maladie fait craindre la fermeture des laboratoires d'analyses de proximité. Les syndicats du secteur appellent à la grève dès ce lundi après-midi.

Se faire faire une prise de sang ou un dépistage en laboratoire pourrait devenir plus compliqué les après-midi, et ce, dès ce lundi. Les syndicats de médecins biologistes appellent à la grève et à la fermeture des laboratoires tous les après-midi jusqu'au 1er octobre. Ils dénoncent une baisse de 170 millions d'euros de financement de la part de l'Assurance maladie. De nouvelles économies qui pourraient mener à la fermeture définitive des "petits" laboratoires de proximité. 

Risque accru de désertification médicale 

Le coup de gueule des médecins biologistes est sans précédent. Car réduire l'aide de l'assurance maladie pour les laboratoires d'analyse révolte ceux qui prennent en charge les patients dans les campagnes et qui peinent à être rentables, estime le syndicaliste Jean-Claude Azoulay : "Avec les économies qu'on nous demande et qui deviennent maintenant insupportables, les mesures qui vont être prises, c'est du supprimer ces sites de proximité qui permettent de lutter contre la désertification à laquelle on assiste actuellement. Pourquoi ? Parce que chaque site coûte cher, du fait de son existence, du personnel, des automates qui sont sur place et des biologistes."

Risque d'aggraver l'engorgement des urgences

Au total, 500 petits laboratoires seraient menacés sur le Territoire, avec des conséquences : les fermetures obligeraient les patients à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres ou une nouvelle fois à se rendre aux urgences, redoute Lionel Barrand, médecin biologiste et président du syndicat des jeunes biologistes médicaux. Il craint ainsi de voir son laboratoire de quartier en Alsace disparaître. 

Avec ces baisses de financement annoncées, "on n"arrivera plus à conserver cette biologie de proximité, avec d'un côté les patients pour leur expliquer leurs résultats, et je ne serai plus à proximité non plus avec les médecins prescripteurs pour parler avec eux de leurs patients. Ce qui fait que chaque personne, qui a une question médicale, avec un bilan biologique à faire, ne pourra le faire qu'à l'hôpital. On risque de saturer encore plus les services d'urgence qui pour l'instant n'y arrivent pas et donc d'augmenter les délais de rendus de résultats, qui peuvent être urgents, parce que simplement... on ne s'en sort plus."

Dès lors, dix jours de grève sont prévus pour mettre la pression et après "on verra", lancent les syndicats. De nouvelles négociations sont quant à elles annoncées la semaine prochaine.