Catherine Hill est épidémiologiste à l’Institut Gustave-Roussy de Villejuif. 8:34
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Léa Leostic , modifié à
Alors que la réouverture des commerces et des terrasses se profile, l’épidémiologiste Catherine Hill a confié son inquiétude lundi soir pour Europe 1. Pour elle, il est trop tôt pour se projeter vers un déconfinement et la décrue amorcée dans les services de réanimation est encore trop fragile.
INTERVIEW

Le nombre de patients malades du Covid-19 dans les services de réanimation continue de baisser lentement, passant sous la barre des 5.000 dimanche. Les voyants passent petit à petit au vert, et la deuxième étape du déconfinement, le 19 mai, synonyme de réouverture des terrasses et des commerces, approche. Et cela inquiète l’épidémiologiste Catherine Hill. "C’est très risqué", a-t-elle déclaré lundi soir sur Europe 1. Selon elle, nous ne sommes "pas tout à fait" sortis d’affaire. "La décrue est amorcée mais c’est très fragile", a-t-elle insisté. Malgré la vaccination, elle n’exclut pas une troisième vague de contaminations.

Pour limiter la propagation du virus, Catherine Hill estime qu’il faut miser sur les tests salivaires. "Il faut trouver les gens contagieux avant qu’ils aient les symptômes, et donc tester tout le monde. Personne n’entend ça parce qu’ils pensent que ce n’est pas possible. Mais avec des tests salivaires, qui ne coutent pas chers, et des tests groupés, c’est possible !", a-t-elle martelé.

"Il faut se servir de toutes les doses"

L’épidémiologiste a également été interrogé sur le vaccin AstraZeneca, qui ne sera "probablement" pas élargi aux moins de 55 ans, selon les annonces faites par le ministre de la Santé Olivier Véran lundi. "Je pense qu’il faut le faire", a au contraire estimé Catherine Hill.

Le vaccin AstraZeneca reste de toute façon boudé par l’opinion publique, à tel point que l’UE n’a pas renouvelé son contrat avec le laboratoire pour après le mois de juin. "Je pense qu’il faut se servir de toutes les doses, donc il faut trouver la stratégie qui permette d’utiliser toutes les doses qui sont là", a poursuivi l’épidémiologiste, avant de conclure : "si vous êtes vaccinés avec l’AstraZeneca, vous avez un risque infime de thrombose, mais quand vous vous vaccinez, vous le faites aussi pour faire barrage au virus. La vaccination est un mesure altruisme."