Un premier rapport sexuel est aussi angoissant pour une jeune femme que pour un jeune homme. 5:15
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Europe 1
Le premier rapport sexuel est un moment délicat, qui peut susciter bien des interrogations. Sur Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond aux inquiétudes d'un jeune homme qui s'apprête à faire l'amour pour la première fois avec sa copine, et qui craint de ne pas la satisfaire.

La perspective d'un premier rapport sexuel génère autant d'attentes que d'angoisses, aussi bien pour les garçons que pour les filles. Serais-je m'y prendre ? Vais-je avoir mal ? Et si je n'arrivais pas à avoir d'érection ? Ces interrogations font généralement peser une pression superfétatoire sur un moment intime, souvent perçu comme un premier passage vers l'âge adulte. Dans Sans Rendez-vous, l'émission santé d'Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc répond à un jeune auditeur, sur le point de passer à l'acte avec sa copine, et qui craint "de ne pas être à la hauteur".

La question de Toni

"Avec ma copine, on est prêts. On veut faire notre première fois ensemble. Mais de mon côté, j'ai des craintes, surtout celle de ne pas être à la hauteur. Comment ne pas tout foirer ?"

 

La réponse de Catherine Blanc

"Avoir des angoisses, c'est tout à fait normal. Lors du premier rapport sexuel on explore un univers et des compétences qu’on ignore totalement. S’ils se disent prêts, c’est que ça fait déjà un moment qu’ils tournent autour de ce sujet et qu'ils se sont choisis en fonction de cette compétence à pouvoir partager cette intimité, et notamment leurs inquiétudes. Pour autant, que Tony se rassure, sa partenaire est sans doute aussi inquiète que lui. Elle s'appuie sur la qualité de la relation pour lui faire confiance, mais elle doit certainement être aussi dans la peur de ne pas y arriver, d'avoir mal ou que sais-je ?

Quelles sont les peurs liées au premier rapport sexuel ?

Pour un garçon, avoir peur de ne pas être à la hauteur, c’est avoir peur de ne pas pouvoir bander, de ne pas rester en érection suffisamment longtemps, ou encore d’éjaculer trop rapidement. Ce sont des inquiétudes qui tournent beaucoup autour de la performance, ce qui est légitime. Les jeunes garçons se disent que la sexualité, c'est d’abord une pénétration, et qu'il faut être capable de pénétrer et d'y rester pour faire jouir une partenaire.

Rendons-nous à l'évidence : la première fois, il sera surtout question pour lui de bander et de pénétrer. Et pour elle : d’accueillir. Les notions de plaisir, de jouissance et d’orgasme se peaufineront avec le temps.

La première fois se passe-t-elle toujours mal ?

Souvent oui, et heureusement parce qu'on se débarrasse de nos premières inquiétudes. On tente l'aventure, on est un peu gauche, un peu maladroit, un peu tremblotant, un peu ambivalent. Alors évidemment, lorsque l’on est en situation, on se trouve épouvantablement mauvais. Mais on peut rassurer Tony en lui disant que nous sommes tous passés par là. Ce sont ces imperfections, ces approximations et finalement les petits ratés qui nous poussent à nous améliorer, à comprendre, à chercher, à découvrir. C'est bien parce que nous n'y arrivons pas que nous poursuivons notre route sur le chemin de la sexualité, notamment pour nous améliorer.

Qu'est-ce que l’on pourrait conseiller à Tony et sa copine avant de passer à l’acte ?

Il faut y aller pas à pas, être à l’écoute de l’autre pour savoir quand arrêter. Ce qui vaut pour l’un doit aussi valoir pour l’autre. Il faut de la confiance et de la tendresse pour y aller tout en douceur. Il faut également qu’ils se souviennent que ce qui se passe entre eux, dans l’intimité, personne d’autre n’est supposé le savoir, ce qui leur permettra aussi d’avancer sereinement."