LA QUESTION PSYCHO - J'ai peur que l'arrivée du bébé chamboule mon couple, que faire ?

Catherine Blanc a répondu aux inquiétudes d'un auditeur face à la grossesse de sa compagne.
Catherine Blanc a répondu aux inquiétudes d'un auditeur face à la grossesse de sa compagne. © Pixabay
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Catherine Blanc
Jeudi dans l’émission Sans Rendez-vous d’Europe 1, Catherine Blanc a répondu aux inquiétudes de Gabin, qui vient d’apprendre que sa copine est enceinte. Mais il ne se sent pas prêt à devenir père pour l’instant. La sexologue a alors insisté sur l'importance du dialogue et de la confiance mutuelle.

L’arrivée d’un bébé chamboule la vie d’un couple, et l’annonce de la grossesse également. Jeudi dans l'émission Sans Rendez-vous d'Europe 1, la sexologue et psychanalyste Catherine Blanc a répondu à Gabin, qui a appris que sa copine était enceinte, et qui ne se sent pas prêt à être père. L’auditeur a également confié sa peur. Pour Catherine Blanc, le dialogue est primordial dans cette situation. Elle estime également que le rôle de parent s’apprend tout au long de la vie.

La question de Gabin

"Je viens d'apprendre que ma copine est enceinte. Elle ne veut pas avorter et je ne me sens vraiment pas prêt à être papa. Je ne veux pas la perdre, mais vraiment, j'ai peur. Que faire ?"

La réponse de Catherine Blanc 

"Tout d'un coup, Gavin est face à une réalité. Il dit qu'il ne veut pas perdre sa copine, donc il est dans une qualité de relation avec elle qui est forte et qui donne lieu à une grossesse. Si sa copine ne veut pas avorter, cela ne veut pas dire qu'elle est prête à être maman, même s'il y a quand même quelque chose en elle qui est à l'œuvre dans son fonctionnement physiologique. Cela ne veut pas dire non plus que tous les jours seront rose, que tous les jours elle sera en paix par rapport à cela. Parce que c'est compliqué de faire avec la transformation de son corps et de cette vie qui va donner lieu à une position de maternelle.

Pour l'heure, elle n'est pas du tout prête à avorter, parce que ce n'est pas un acte anecdotique. C'est quelque chose de très impliquant corporellement et de souvent très déstabilisant psychologiquement. Même si c'est une liberté merveilleuse, ne le voyons pas comme quelque chose aisée. Evidemment que l'homme peut se sentir coincé là-dedans, mais encore une fois, le bébé ne lui est pas fait dans le dos, par surprise, ou volontairement.

En revanche, c'est bien de dire que l'on a peur. Les femmes aussi ont peur, même quand elles désirent ardemment avoir un bébé. Lors de la grossesse, il y a souvent des vomissements, des pertes d'appétit ou de désir. Tous ces symptômes racontent la difficulté entre la réalité où on pense 'j'ai envie d'un bébé' et la capacité à accueillir ce bébé, la peur d'un corps qui change ou la peur d'un accouchement.

Les hommes ont l'avantage, entre guillemets, d'être un peu distancés de l'évènement physiologique, mais du coup, cela se passe un peu en dehors d'eux, avec un sentiment d'être coincé par une aventure qui leur échappe. Donc, il faut dire à la femme qu'on aime que l'on a peur pour qu'elle le rassure, pour travailler l'imaginaire et pour se projeter.

Il ne faut pas croire que hommes et femmes arrivent tambour battant dans la grossesse, avec l'assurance de pouvoir assumer. Les parents ne sont pas toujours prêts à être parents, mais ils apprennent, chemin faisant, avec leurs enfants."