LA QUESTION SEXO - Les hommes de pouvoir ont-ils une vie sexuelle plus active ?

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Catherine Blanc
Dans l'émission "Sans rendez-vous" sur Europe 1, Catherine Blanc répond à un auditeur qui s'interroge sur la vie sexuelle des hommes de pouvoir. Avec la multiplication des affaires de mœurs, il se demande si leurs vie affectives sont plus libérées ou simplement plus médiatisées.

L’affaire Griveaux, les infidélités de François Hollande ou de Jacques Chirac, les mœurs légères de Berlusconi en Italie… Vie politique et scandales sexuels se croisent, régulièrement. Dans l’émission Sans rendez-vous sur Europe 1, la sexologue et psychiatre Catherine Blanc répond à un auditeur qui se demande si les hommes de pouvoir ont une vie sexuelle différente de celle des anonymes, ou si la médiatisation fait un effet loupe sur ces affaires, qui se retrouvent dans d’autres strates de la société.

La question de Tristan

"On a eu l’affaire Griveaux, on se rappelle les mœurs libertines de Berlusconi ou autres hommes politiques. Est-ce que les hommes de pouvoir ont une vie sexuelle plus active, ou du moins différente de la nôtre, ou est-elle plus médiatisée ?"

La réponse de Catherine Blanc

"C’est extrêmement compliqué, surtout quand on cite des noms. On ne peut pas savoir ce qu’il se passe dans la tête de ces gens-là et ce serait inconvenant, de la psychanalyse de comptoir, de le deviner. Mais de fait, quand on est dans une position de pouvoir importante et reconnue, il y a en chacun de nous un sentiment de toute puissance. On accède au plus haut niveau. Ce sentiment laisse à penser qu’on est à l’abri de tout. Et rien de tel qu’une érection démontrée et montrée pour témoigner de cette toute puissance.

Cela étant, c’est aussi parce que nous sommes dans un temps de notre civilisation où l’on transmet tout ça par le biais des médias, et donc on s’arrête là-dessus quand ce sont des personnages publics, plus encore pour les politiques. On en fait quelque chose plus érigé encore que l’érection elle-même.

Les femmes sont-elles moins concernées ? 

Le sexe féminin étant par essence plus caché, elles ont moins de matière à faire de grandes démonstrations. Les jeunes garçons se mesurent plus que les jeunes filles. C’est vraiment dans la structure masculine, assez animale, de montrer sa toute-puissance par rapport à l’autre.

Les hommes de pouvoir ont-ils une vie plus active ? 

L'idée que l’on se fait de la pression et de comment l’évacuer passe souvent par la sexualité, ce qui n’a pas lieu d’être. La sexualité n'est pas un lieu pour se faire jaillir la tension, et la femme n’est pas le réceptacle de cette tension. Ce sont des fantasmes. L’individu se perd. On n’est pas animal, on est toujours aux commandes de soi-même. Cela pose la question de quelque chose d’assez auto-destructeur. Quand on a autant de pouvoir, aller flirter avec le risque, cela pose question de la capacité à assumer son pouvoir."