Sexo Sexologie 5:39
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Catherine Blanc
Depuis le début de sa relation, il y a un mois, Chris est attiré par sa partenaire mais éprouve des difficultés à se sentir à l'aise avec elle. Sur Europe 1, mardi, la psychologue et psychanalyste Catherine Blanc lui donne des conseils pour apprivoiser ses appréhensions et cultiver une certaine sérénité dans son couple.

Chris a un problème : ce jeune homme auditeur d'Europe 1 n'arrive pas à être vraiment à l'aise avec sa nouvelle compagne, qu'il a rencontrée il y a maintenant un mois. Il aimerait donc être plus serein avec elle à l'avenir, surtout qu'ils ne partagent pas encore beaucoup de nuits, à raison d'un soir par semaine. Sur Europe 1, dans l'émission Sans Rendez-vous, mardi, la psychanalyste et psychologue Catherine Blanc analyse la problématique du jeune homme, le rassure et lui donne des clés pour débloquer cette situation qui le tracasse.

La question de Chris

J'ai rencontré une fille il y a un mois. Les sentiments sont là, nous dormons ensemble une fois par semaine, mais je n'arrive pas encore à être à l'aise. Comment faire en sorte que je me sente à l'aise rapidement avec elle ?

La réponse de Catherine Blanc

D'abord, on a tous le droit de ne pas être très à l'aise, de ne pas aller tambour battant dans la relation. C'est d'ailleurs charmant, puisque ça invite à rencontrer l'autre, à le sécuriser, à tisser des liens particuliers tenant compte de son rythme, par exemple. Le tout est de ne pas s'installer trop longuement là-dedans. Dans ce cas, la relation finit par adopter des lieux de coincement et mettre des étiquettes sur les possibles et les impossibles. On n'ouvre pas le champ des douceurs, de la sensualité et de la confiance réciproque.

De toute façon, c'est un homme qui peine à faire confiance, qui peine à rentrer dans l'univers de l'autre et laisser l'autre entrer dans son univers. Ce qui pose la question de son histoire personnelle : qu'est ce qui fait qu'il a cette mise en garde ? Est-ce en raison de relations malheureuses ? Est-ce que c'est par le modèle qu'il a reçu de ses parents, de ce qui était interdit et empêché et qu'il reproduit dans sa relation amoureuse aujourd'hui ?

Comment peut-on être proche mais mal à l'aise par le fait de dormir ensemble ? 

D'abord, cette relation est toute neuve. Ils y vont progressivement. Ça fait à peine un mois et à raison d'une fois par semaine. On peut comprendre que ça va aller tout doucement. C'est son petit rituel, son besoin d'appréhender les choses. Je pense toujours à cette histoire de Saint-Exupéry et du renard. Il faut du temps pour pouvoir apprivoiser le renard. C'est ce qui va faire la qualité des liens.

Maintenant, comme toujours, le sommeil est un lieu d'intimité, un lieu de lâcher-prise, où on ne maîtrise ni l'autre, ni soi. Dans les premiers temps, même quand on est à l'aise en faisant l'amour et en se parlant, on dort très mal les premières nuits. On est en surveillance, l'autre est dérangeant, il vient rentrer dans notre bulle d'intimité.

Au bout de combien de temps s'habitue-t-on en général à ces choses-là ?

Faire de la place dans son lit n'est pas nécessairement très simple. Je crois que quelque chose se débloque quand on a pu éprouver des tas de situations où l'autre nous a montré qu'il était digne de confiance. Plus on éprouve ça, plus on va pouvoir s'abandonner à son sommeil.

Car, au fond, on ne sait pas comment on est quand on dort. Est-ce qu'on est joli, pas joli ? Est-ce qu'on bave ou est-ce qu'on ronfle ? Est-ce qu'on fait des mouvements dans un sens ou dans l'autre ? Les gens se surveillent beaucoup, même quand ils font l'amour. Les femmes regardent si leurs seins sont bien droits, par exemple. Il y a la peur d'être observé par l'autre. L'autre dérange, respire, fait du bruit et peut exaspérer. Il y a des moments où on peut avoir fait l'amour avec quelqu'un qu'on aime profondément à ce moment-là et, la nuit, avoir envie de le mettre par terre pour ne pas qu'il soit dans ce lit.