La malaria, un remède contre le cancer ?

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N.M. , modifié à
Selon des scientifiques, une protéine issue de la malaria serait capable de s'attaquer à une molécule présente dans les cancers.

Une maladie destructrice pour attaquer une autre maladie destructrice ? C'est la conclusion à laquelle sont parvenus une équipe de scientifiques, rapporte Radio-Canada. Des chercheurs de l'Université de la Colombie-Britannique, de la Régie de la santé Vancouver et de l'Agence britanno-colombienne de lutte contre le cancer ont en effet découvert qu'une protéine de la malaria est capable d'arrêter le développement des tumeurs du cancer

Tout est partie du placenta. La découverte s'est faite un peu par hasard, rapporte les chercheurs. Ils essayaient d'expliquer pourquoi les femmes enceintes sont plus sensibles à la malaria. Ils ont alors constaté qu'une protéine de cette maladie transmise par les moustiques se fixait sur une molécule de sucre présente dans le placenta. Or, "cette même molécule est également présente dans la plupart des cancers", indique leur communiqué de presse

Essais sur des souris concluants. Les chercheurs ont alors pensé que la protéine de la malaria (VAR2CSA de son petit nom), si elle s'attaquait à la molécule de sucre du placenta, pouvait tout à fait faire de même sur celle présentes dans les tumeurs. Les essais menés sur des souris chez qui on avait greffé des tumeurs humaines ont été concluants puisqu'elles ont arrêté de grossir.

Moins nocif que la chimiothérapie ? Deux compagnies pharmaceutiques sont volontaires pour lancer des essais cliniques sur des humains dans les prochaines années. Cette protéine de malaria a d'ores et déjà un gros avantage sur la traditionnelle chimiothérapie : elle détruit seulement les cellules cancéreuses sans s'en prendre aux tissus humains sains.