«MonPsy» : le dispositif ne concernera que certains cas précis

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Alors que 12 millions de Français souffrent de troubles psychiques, le dispositif, lui, ne concerne que certains troubles précis. (Photo d'illustration) © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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Yasmina Kattou, édité par Nathanaël Bentura
C'est ce mardi que le dispositif "MonPsy" est lancé. Il permet le remboursement total de huit séances par an chez des psychologues libéraux partenaires, pour les enfants à partir de trois ans et les adultes. Il n'a pourtant pas rencontré le succès espéré auprès des professionnels car il ne concerne que certains troubles précis.

Environ 1.000 psychologues volontaires sont référencés sur le site "monpsy.santé. gouv.fr". Ils seront les premiers praticiens à proposer le dispositif "MonPsy", lancé ce mardi. Il permet le remboursement total de huit séances par an chez des psychologues libéraux partenaires, pour les enfants à partir de trois ans et les adultes. Alors que 12 millions de Français souffrent de troubles psychiques, le dispositif, lui, ne concerne que certains troubles précis. Un détail qui déçoit les professionnels. 

Quels troubles sont concernés ?

Le dispositif "MonPsy" s'adresse uniquement aux Français qui souffrent de troubles dépressifs ou anxieux, légers à modérés, précise le gouvernement. Les consultations pour burn-out ou idées suicidaires sont de facto exclues. Une aberration selon Camille Mohoric Faedi, co-fondatrice du collectif "Manifeste psy" qui rassemble plus de 7.000 psychothérapeutes : "Les troubles légers à modérés, ça n'existe pas. Parfois, on consulte pour un peu d'anxiété ou un petit peu de déprime, comme va l'appeler le patient, et en fait, on se rend compte que cela cache autre chose derrière."

Pour être remboursées, les séances doivent être prescrites par un médecin généraliste. Une étape de plus à franchir pour les patients, regrette la psychologue. Selon Camille Mohoric-Faedi, "passer par un médecin généraliste dissuade le patient à aller consulter un psychologue. Il doit pouvoir avoir un accès libre et direct au psychologue de son choix. Surtout à l'heure actuelle on l'on constate de grandes difficultés à avoir un rendez-vous chez un médecin généraliste".

Le dispositif permet le remboursement de huit séances par an. Largement insuffisant pour établir un suivi selon Camille Mohoric-Faedi. Pour poursuivre la thérapie, les patients devront débourser de leur poche en moyenne 60 euros par séance.