Implants Essure : l'association de patientes "un peu déçue" de l'avis des experts

L'association de patientes Resist a affiché sa déception vendredi après la décision du comité d'expert qui n'a pas recommandé la suspension du dispositif médical.
L'association de patientes Resist a affiché sa déception vendredi après la décision du comité d'expert qui n'a pas recommandé la suspension du dispositif médical. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
L'association de patientes Resist a affiché sa déception vendredi après la décision du comité d'expert qui n'a pas recommandé la suspension du dispositif médical.

Resist, l'association de patientes qui dénonce les risques liés à l'implant de stérilisation Essure, s'est dite vendredi "un peu déçue" que le comité d'experts chargé de plancher sur le sujet n'ait pas recommandé une suspension de ce dispositif médical.

"On aurait aimé, en attendant (les résultats d'études complémentaires, ndlr), qu'ils recommandent une suspension" des nouvelles implantations, a regretté sa vice-présidente Isabelle Ellis. "Pour notre part, nous maintenons notre position. Nous disons aux femmes: 'Appliquez-vous vous-mêmes le principe de précaution' ", a-t-elle ajouté.

"Nous avons pu faire entendre nos préoccupations". Un comité d'experts indépendants nommé par l'ANSM a jugé jeudi soir qu'il fallait améliorer l'information des patientes sur ce dispositif, mais qu'il n'était pas nécessaire de restreindre son utilisation. La stérilisation (ou "contraception définitive") par l'implant Essure du laboratoire Bayer, méthode recommandée prioritairement en France depuis plusieurs années, consiste à insérer un petit ressort métallique dans les trompes de Fallope, où il provoque une cicatrisation qui les obstrue.

Isabelle Ellis s'est malgré tout dite "satisfaite" d'avoir pu "échanger" avec les huit membres du comité, lors des auditions organisées mercredi. "Nous avons pu faire entendre nos préoccupations" sur la toxicité de l'implant, sur le besoin de comprendre le "syndrome inflammatoire" dont souffrent certaines femmes et sur la nécessité d'améliorer l'information des patientes.

"Il faut que les gynécologues soient vraiment clairs". "Il faut que les gynécologues soient vraiment clairs: on ne sait pas comment l'implant va vieillir, il y a des risques d'échecs et de complications, et s'il faut l'enlever, il faut passer par une ablation des trompes voire de l'utérus", a-t-elle souligné.

Bayer, de son côté, a pris "acte" de l'avis du comité d'experts. "Nous continuons à travailler avec les autorités pour mettre en place plus d'informations pour la patiente autour du dispositif et renforcer le contrôle médical à trois mois après la pause", ajoute le laboratoire.