Implants Essure : un comité d'experts auditionne patients et médecins

essure implant
Près d'un million d'exemplaires ont été vendus dans le monde depuis 2011, dont 240.000 en France. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Des représentants d'associations doivent exposer les "retours d'expérience" sur l'utilisation de ce dispositif de stérilisation et les données scientifiques disponibles.

Un comité d'experts indépendants appelé à se prononcer sur l'implant de stérilisation Essure a commencé mercredi matin à auditionner médecins et associations de patientes sur ce dispositif mis en cause pour ses effets indésirables.

Retours d'expérience. Des représentants de l'association Réseau d'entraide soutien et information sur la stérilisation tubulaire (Resist), du Planning familial, de l'Association nationale des centres d'IVG et de contraception (ANCIC) et du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) doivent se succéder tout au long de la matinée au siège de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Leur rôle : exposer au comité les "retours d'expérience" sur l'utilisation de ce dispositif et les données scientifiques disponibles.

Signalements d'effets secondaires. Lors de cette "réunion de travail", à laquelle la presse a été invitée à assister, l'ANSM doit de son côté présenter des données actualisées sur les effets indésirables signalés suite à l'implantation de cette méthode de stérilisation irréversible. Selon les chiffres déjà publiés par l'agence, les signalements d'effets secondaires en France concernant Essure sont passés de 42 en 2012, à 242 en 2015, puis 162 entre janvier et octobre 2016. Suite à ces signalements, il a été placé "sous surveillance renforcée" par l'ANSM en 2015.

Mini-implant en forme de ressort. L'ANSM doit aussi présenter une étude épidémiologique comparant la stérilisation par l'implant Essure avec une autre méthode, la ligature des trompes, qui nécessite une intervention chirurgicale. Essure, mini-implant en forme de ressort, est lui implanté sans opération ni anesthésie dans les trompes, où il provoque une cicatrisation qui les obstrue. Il a été inventé par l'américain Conceptus, racheté en 2013 par l'allemand Bayer. Bayer ne sera pas auditionné mais les experts du comité disposeront des données du fabricant, a précisé l'ANSM.

Conclusion donnée dans quelques semaines. Près d'un million d'exemplaires ont été vendus dans le monde depuis 2011, dont 240.000 en France, où l'association Resist a appelé en janvier les femmes à ne pas y recourir au nom du principe de précaution. L'ANSM a annoncé jeudi la création de ce comité scientifique spécialisé temporaire (CSST), présidé par France Lert, spécialiste de santé publique et d'épidémiologie, et constitué de huit "experts indépendants", dont trois gynécologues et un biologiste spécialiste de la toxicité des métaux.

Il devra d'ici quelques semaines donner son avis sur le "rapport bénéfice/risque" de l'implant Essure.