Feu vert commercial pour un premier exosquelette sans béquilles pour paraplégiques

Baptisé Atalante, l'exosquelette de Wandercraft est capable de contrôler son équilibre de manière autonome.
Baptisé Atalante, l'exosquelette de Wandercraft est capable de contrôler son équilibre de manière autonome. © Wandercraft
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avec AFP , modifié à
Un nouveau modèle d’exosquelette, fabriqué par l'entreprise parisienne Wandercraft, permet aux paraplégiques de remarcher sans béquilles.

La société parisienne Wandercraft a annoncé lundi avoir décroché une première autorisation commerciale en Europe (marquage CE) pour son exosquelette innovant : des jambes robotiques fonctionnant sans béquilles, d'abord destinées à la rééducation de patients paraplégiques dans des centres spécialisés.

Une réelle innovation

"Pour l'instant, il n'existe sur le marché que des exosquelettes à béquilles", selon Matthieu Masselin, le président de Wandercraft, interrogé par l'AFP. Or, avec des béquilles "il y a beaucoup de poids qui passe par les épaules, ce qui ne permet pas d'avoir une marche naturelle et ne permet pas non plus de mener des exercices (de rééducation, NDLR) d'intensité importante, car les patients sont vite fatigués", a-t-il ajouté.

Baptisé Atalante, l'exosquelette de Wandercraft est capable de contrôler son équilibre de manière autonome, grâce à des algorithmes spécifiques de marche dynamique. Cependant le patient est aussi "vraiment engagé dans l'utilisation du dispositif" en pouvant contrôler son équilibre avec le haut du corps, selon Matthieu Masselin.

"Il y a encore du chemin à faire"

Pour devenir un succès commercial, en dépit de son prix initial conséquent - autour de 200.000 euros - l'exosquelette devra prouver que son usage permet aussi de réduire les durées d'hospitalisation, en plus d'améliorer les soins, a encore précisé le président de Wandercraft. "L’exosquelette est déjà utilisé dans le centre de rééducation de Pionsat en région Auvergne-Rhône-Alpes, ça mettra du temps à se déployer dans les autres centres. Il y a encore du chemin à faire, mais c’est parti", a-t-il ajouté.

La société espère pouvoir bientôt étendre son utilisation à des traitements post-AVC et à la rééducation d'autres déficiences de marche. Par ailleurs, une version "grand public" de son exosquelette est également en cours de développement, dans le but de le proposer à terme comme une aide à la mobilité à domicile. Le prix de cet exosquelette personnel devra nécessairement être plus bas que la version pour les centres spécialisés : "On vise le prix d'une petite ou moyenne voiture", a rappelé à l'AFP Jean-Louis Constanza, responsable du développement chez Wandercraft, soucieux de ne pas générer "trop d'attentes précoces".