Désormais, les médecins ne pourront plus prescrire du Tramadol au-delà d'une durée de trois mois. (Image d'illustration) 1:15
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Eve Roger, édité par Romain David
Très utilisé, cet antalgique opiacé présente également un fort risque de dépendance. Face à la multiplication des cas de surconsommation, et même des décès, l'Agence national du médicament a décidé de limiter la prescription de Tramadol dans le temps à une durée maximale de trois mois.

L’Agence national du médicament a placé sous surveillance le Tramadol. Cet antalgique dérivé de l'opium, très efficace contre la douleur, doit être prescrit avec encore plus de précautions, alerte aujourd'hui l’ANSM. En 2017, il était l’antalgique opioïde le plus consommé en France, dix millions de Français ayant reçu une prescription d'antalgique opioïde. Or, comme pour tous les médicaments dérivés de l'opium, le risque de dépendance est important.

Utilisé pour soulager une sciatique, une fracture, ou même une entorse, le Tramadol peut faire rapidement glisser certains patients dans la dépendance. Au point qu’ils augmentent eux-mêmes les doses face à l'effet d'accoutumance, ou prolongent leur traitement alors qu'ils n'ont plus mal.

"Le premier médicament impliqué dans les décès liés aux antalgiques"

"On a une augmentation des hospitalisations, mais aussi des cas déclarés d’abus et de dépendance pour ce type de médicament", explique au micro d’Europe 1 Nathalie Richard de l'Agence du médicament. "On s’est également aperçu qu’il y avait eu des cas de décès liés à une consommation abusive de Tramadol. Le Tramadol est le premier médicament impliqué dans les décès liés aux antalgiques."

 

Pour l’heure, il n’est pas question d'interdire le Tramadol. Mais dès le mois d'avril, les médecins ne pourront plus le prescrire sur une période longue : les ordonnances ne pourront plus dépasser une durée de trois mois maximum.