Et si, pour rester en bonne santé, on mangeait de la terre ?

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Fanny Agostini
C’est une pratique qui peut sembler très étrange et pourtant elle existe dans certaines cultures africaines ou sud-américaines : le fait de manger de la terre. Notre chroniqueuse Fanny Agostini nous explique l’origine et les vertus de ce qu’on appelle la "géophagie".

Vendredi, Fanny Agostini nous parle d'une pratique qui peut rebuter, et qui pourtant existe bel et bien : le fait de manger de la terre, ce qu'on appelle la "géophagie". Notre chroniqueuse nous explique ses origines et ses vertus.

"Il va falloir être très ouvert d’esprit pour cette chronique. Jeudi, au milieu de mon jardin, j’ai presque trouvé la terre appétissante. J’ai fait quelques recherches sur internet sur cette pulsion bizarre, ça existe vraiment et ça s’appelle la géophagie."

Ça existe, mais ce n’est pas courant. Les animaux pratiquent spontanément la géophagie ?

"Oui, les chevaux, les vaches et beaucoup d’autres animaux. Mais c’est aussi le cas de personnes qui ont encore une relation forte avec la nature, comme au Brésil ou au Kenya, où l’on mange de la terre pour pallier certaines carences en minéraux, dont le sol est très riche. Les femmes enceintes ressentent parfois ce besoin pour éviter l’anémie."

Cette pratique est assez ancienne, non ?

"Oui, dans l’Antiquité grecque c’était même vivement recommandé d’en prendre comme complément alimentaire. L’île de Lemnos, dans les Cyclades, était réputée dans tout le bassin méditerranéen pour les propriétés de son sol argileux. Cette terre était à destination de la consommation humaine et était exportée partout. Elle était transportée précieusement dans des amphores, cachetées avec un sceau pour garantir sa provenance et son authenticité.

Aujourd’hui on consomme encore de la terre en cas de maux de ventre, sous la forme de Smecta. Parce que le Smecta, ce n’est ni plus ni moins que de l’argile."

Donc il faut manger de la terre pour être bonne santé ?

"Je ne dis pas qu’il faut en prendre une ration tous les jours, mais la reconsidérer. Nous avons besoin de la terre à bien des égards, ce n’est pas qu’un substrat sur lequel on marche ou on fait pousser nos aliments. Mais les normes sociales et notre déconnexion de la nature nous détournent parfois de notre instinct de la toucher, de la sentir, et parfois de la goûter."