Échouer au Dry January est-il forcément synonyme d'un problème avec l'alcool ?

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Ugo Pascolo
Comme chaque année, de nombreux Français vont s'abstenir de boire de l'alcool pendant la totalité du mois de janvier, c'est le Dry January. Mais si cela est impossible pour vous, est-ce synonyme d'un problème avec l'alcool ? Invité de "Bienfait pour vous", le professeur Amine Benyamina livre son analyse. 

Un défi ludique pour certains, mission impossible pour d'autres. Comme chaque mois de janvier depuis désormais quelques années en France, nombreux sont ceux qui s'imposent un mois sans alcool après les excès des fêtes de fin d'années. Faire le Dry January présente en effet de nombreux avantages pour la santé, comme la perte de poids ou encore l'amélioration du sommeil. Mais pour certains, s'abstenir de boire pendant un mois est tout bonnement impossible. De là à affirmer que cela révèle chez ces personnes un problème d'addiction à l'alcool ? Pour le professeur Amine Benyamina, chef de service à l’hôpital Paul Brousse à Villejuif & président de la Fédération française d’addictologie, il y a surtout deux cas qui posent problème.

Deux cas de figure en question

Tout d'abord, "ceux qui boivent beaucoup, qui sont dépendants physiquement et psychologiquement". Ces derniers ont évidemment un problème avec leur consommation d'alcool car "ils perdent le contrôle", explique au micro de "Bienfait pour vous" le spécialiste. Boire beaucoup ne signifie donc pas nécessairement consommer tous les jours. Concrètement, une personne qui boit uniquement le week-end mais en excès est elle aussi susceptible d'avoir un problème d'addiction. 

Outre cette première catégorie de personne, Amine Benyamina met également en avant les consommateurs "qui ont chevillé au corps le rituel du petit verre, sans avoir de problèmes (visibles avec l'alcool)". Pour ces derniers également, échouer au Dry January doit donc leur faire se poser la question de leur consommation. Dès lors, une consultation est envisageable.

Des signes à surveiller

Plus généralement, l'un des premiers signes qui indiquent un problème avec l'alcool, "c'est lorsque vous l'avez dans la tête, lorsque vous anticipez la consommation, et l'angoisse (de ne pas boire)", appuie le chef de service. Un état d'esprit qui s'accompagne de "signes physiques, comme des tremblements, des difficultés à assumer son rôle au travail, ou encore à s'occuper de ses enfants".

Pour rappel, les autorités de santé recommandent "deux verres d'alcool maximum par jour, et pas tous les jours".