Les laboratoires font face à un très important afflux de patients. 1:48
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Marion Gauthier, édité par Antoine Terrel , modifié à
Depuis plusieurs semaines, les laboratoires font face à de longues files de clients en attente d'un test de dépistage du coronavirus. Annie, qui doit présenter un test valide avant une opération, déplore l'organisation actuelle. 

Face à l'impasse dans laquelle se trouve actuellement la stratégie français de dépistage du coronavirus, faut-il revoir la méthode ? Sur Europe 1, mardi, le professeur Jean-Claude Azoulay, vice-président du Syndicat national des médecins biologistes, a assuré que c'était nécessaire. Face à l'afflux des patients dans des laboratoires débordés, le spécialiste recommande ainsi, pour désengorger les structures, que les laboratoires se débarrassent des prélèvements pas encore analysés et datant de plus de quatre jours, et donc devenus obsolètes.

Certaines estimations évaluent à 500.000 le nombre de tests à jeter. Quand on connaît le prix, 76 euros l'un, l'addition monte à 38 millions d'euros aux frais de l'Assurance-maladie. "Tant qu'on va regarder derrière nous et réaliser chaque jour des tests sur des prélèvements qui ont été faits quatre, cinq, six ou sept jours avant, on ne pourra pas réagir à l'épidémie", déplore Jean-Claude Azoulay.

Ces dernières semaines, la situation a empiré. Alors que la moyenne d'attente des résultats était de 48 heures il y a quelques semaines, il faut aujourd'hui environ 7 jours dans les grandes villes pour savoir si on est positif ou négatif. Mais cette durée peut s'étendre encore plus, comme pour Anne qui s'était pourtant munie d'une ordonnance, et doit avoir un résultat avant de subir une opération. 

"Je dois passer un examen médical important, il est reporté puisque je n'ai pas pu présenter le test PCR dans les temps", raconte-t-elle au micro d'Europe 1. "Dans mon état, j'ai peut être une suspicion de cancer", précise-t-elle, avant de déplorer des situations "complètement choquantes". D'ailleurs, cette patiente va devoir refaire un test, car au-delà de 7 jours, son résultat n'est plus valable.

Un test en 24h "impératif" pour les personnes symptomatiques

Comment remédier à cela ? Sur Europe 1, le biologiste Jean-Claude Azoulay préconise d'aller encore plus loin dans la hiérarchisation des tests. Le vice-président du Syndicat national des médecins biologistes propose, pour les personnes qui se sont déjà faites tester mais dont le test est obsolète, qu'elle fassent partie "de prioritaires de catégorie 2 pour bénéficier, si elles le désirent, d'un test PCR rapide en 24 heures, qui permettra de remettre les pendules à l'heure", détaille le spécialiste.

Quant aux prioritaires de catégorie 1, qui sont les personnes symptomatiques, "il est indispensable d'avoir un test avec une réponse dans les 24 heures". Pour ces personnes, "on va mettre des créneaux horaires pour les patients que le gouvernement a définis comme prioritaires. Pour ces patients, on aura suffisamment de tests parce qu'on a des capacités journalières de 220.000" prélèvements, assure le Pr Jean-Claude Azoulay. Les personnes qui doivent voyager et donc fournir un test négatif au coronavirus viennent ensuite.