La courbe de la première vague de coronavirus ressemble à s’y méprendre à celle de la première. Malgré tout, il y a des différences notables entre ces deux périodes, surtout la situation à l'hôpital. 1:51
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Victor Dhollande, édité par Gaétan Supertino , modifié à
Même s'il s'agit du même virus et de la même maladie, la gestion de cette deuxième vague de Covid-19 sera forcément différente de la première. Prise en charge, étendue de l'épidémie, moyens disponibles... Europe 1 s'intéresse à ce qui a changé depuis le mois de mars dernier, alors qu'Emmanuel Macron devrait annoncer un reconfinement. 
DÉCRYPTAGE

Confinement, le retour. Face à la circulation active de l'épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron devrait, selon les informations d'Europe 1, annoncer un nouveau confinement sur l'ensemble du territoire pour une période, reconductible, de quatre semaines. Terrible recommencement pour beaucoup de Français, effrayés par les dégâts économiques d'une nouvelle mise sous cloche, et déprimés de subir une telle épreuve, à la façon d'un jour sans fin. Et pourtant, même si c'est le même virus et la même maladie, la gestion de cette deuxième vague sera forcément différente de la première.

Une différence de prise en charge à l'hôpital

La courbe de la première vague ressemble à s’y méprendre à celle de la première. Si, grâce aux mesures barrières, l'épidémie se répand un peu plus lentement qu'au mois de mars, sept fois plus de personnes sont hospitalisées par rapport au 17 mars dernier. Et il y a d'autres différences notables entre ces deux périodes.

La première, de taille, concerne la prise en charge des malades. En mars-avril, les services de réanimation découvraient tout. Aujourd’hui, ils ont davantage de certitudes, les médecins administrent plus rapidement des corticoïdes et des anticoagulants, efficaces pour lutter contre les symptômes du virus. Et puis, les spécialistes essaient de ne pas systématiser le recours aux respirateurs artificiels, qui causent de gros ravages sur l’organisme, et notamment sur les poumons : ils privilégient désormais l’oxygénation à haut débit.

Autre différence avec la première vague, cette fois-ci, toute la France, ou presque, est touchée. En mars-avril, seuls le Grand-Est et la région parisienne avaient été frappés de plein fouet. Oubliez donc les renforts de soignants d’une région à l’autre, chacun sera dans son hôpital.

Il manque encore plus de bras que lors de la première vague

Notons enfin certaines ressemblances entre les deux vagues qui ne sont pas de nature à nous rendre optimistes. On est encore aveugles sur les chiffres, les contaminations largement sous-évaluées à cause d’un dépistage trop mal ciblé, on ne sait toujours pas non plus précisément comment et où on se contamine.

Dans l’urgence, une seule solution : faire bloc à l’hôpital. Et là, il manque encore plus de bras que lors de la première vague, les soignants le crient depuis des mois, ils nous le disent : "ils vont se retrousser les manches", on les applaudira sans doute à nouveau. Mais aujourd’hui, ils réclament davantage de moyens plutôt que la reconnaissance des Français à 20h.