Covid-19 : "L'impact de la vaccination se verra dans les semaines qui viennent"

Le vaccin Pfizer-BioNTech sera le premier administré dans l'UE, généralement auprès des plus âgés.
Le vaccin Pfizer-BioNTech sera le premier administré dans l'UE, généralement auprès des plus âgés. © Anne-Christine POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Invitée d'Europe Matin, l'infectiologue Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique de vaccination de la Haute autorité de santé, a estimé que l'impact de la campagne de vaccination sur la mortalité des personnes âgées devrait se faire ressentir d'ici quelques semaines, alors que les premières injections sont administrées dimanche.
INTERVIEW

C'est le jour J pour la France : après des mois d'attente, la campagne de vaccination contre le Covid-19 débute dimanche dans l'Hexagone auprès des sujets les plus fragiles, avant d'être progressivement élargie à d'autres patients d'ici les prochains mois. "L'impact sur la mortalité se verra dans les semaines qui viennent", a estimé au micro d'Europe Matin l'infectiologue Elisabeth Bouvet, présidente de la commission technique de vaccination de la Haute autorité de santé.

"L'impact global sur la transmission du virus ne se verra pas immédiatement", explique cette scientifique. Mais "l'on peut espérer chez les personnes que l'on cible, dans les Ehpad, de voir diminuer la mortalité dans les semaines qui viennent,", souligne-t-elle, tout en rappelant qu'il faut deux doses du vaccin avant d'être immunisé.

La vaccination débutera avec une dizaine de volontaires à l'unité de soins longue durée de Sevran, en Seine-Saint-Denis, puis avec 30 autres patients dans un Ehpad de Dijon. "Les essais nous montrent que le vaccin, même dans les tranches d'âges très élevées, est très efficace", veut également rassurer Elisabeth Bouvet. "Efficace en moyenne à 94-95 %. On atteint les 90% chez les plus de 75 ans, ce qui est remarquable."

Lutter contre la défiance des Français

Une étude BVA publiée par Le Journal du Dimanche indique que la France reste particulièrement sceptique face aux vaccins : 56% des Français ne souhaitent pas se faire vacciner. La France arrive ainsi à la 30e place sur 32 pays. "Quand on s'adresse à des personnes âgées, l'acceptabilité est beaucoup plus élevée. Les personnes qui ont un bénéfice pour elles-mêmes sont plus réceptives et demandeuses d'être vaccinées", veut toutefois rassurer Elisabeth Bouvet.

Pour cette infectiologue, les médecins traitants seront, face à la défiance des Français, un maillon essentiel de la campagne de vaccination. "Nous comptons beaucoup sur les médecins, qui sont très mobilisés, pour convaincre et assurer leurs patients que la vaccination sera bénéfique", conclut-elle.