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Florin Hossu, édité par Manon Fossat
Entre crise sanitaire, couvre-feu et tensions sur l'île liées à l'obligation vaccinale pour les soignants, les touristes fuient la Martinique. Cette année la baisse d'activité pour les professionnels du secteur dépasse les 60%. Une situation qui inquiète sur place et jette le flou sur les mois à venir.
REPORTAGE

Le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé mardi l'envoi d'une équipe de médiation pour rétablir le dialogue entre la direction du CHU et l'intersyndicale des professionnels de santé alors que l’obligation vaccinale est toujours fortement contestée par les syndicats. De manière globale, à peine 35% des Martiniquais disposent d’un schéma vaccinal complet. L’île est toujours sous le coup d’une mesure de couvre-feu à 19h, et le coronavirus circule toujours de manière active. Une situation catastrophique pour le tourisme, alors que débute normalement la haute saison touristique en cette fin d’année.

Une baisse d'activité de plus de 60%

"Comment répondre à un client qui vous dit : 'Est-ce que vous pensez qu'à Noël la situation sera meilleure ?'". Le casse-tête dure depuis un an et demi pour Sébastien Gintz, directeur de l'hôtel La Batelière, un 4 étoiles implanté en bord de mer près de Fort-de-France. Car comparé à une année normale, la baisse d'activité dépasse les 60%. "À la même date on a des carnets de réservations beaucoup plus vides. On ne sait pas comment vont réagir les consommateurs et la clientèle. Il y a toujours un risque de se retrouver confiné ou que vos vacances soient finalement annulées, comme c'est le cas depuis un an et demi", s'inquiète-t-il.

Même constat chez les loueurs de voitures. À quelques semaines du début de la haute saison, Kévin, gérant d'une petite entreprise familiale, a dû trouver des solutions afin de compenser l'absence de touristes. "Pour pouvoir équilibrer les comptes on a dû vendre des véhicules de façon à obtenir un chiffre d'affaires suffisant pour couvrir nos charges", explique-t-il.

Et parmi les autres secteurs touchés, celui de la croisière. La saison vient en effet d'être annulée en Martinique et en Guadeloupe. Avant la crise sanitaire, 800 personnes prenaient l'avion chaque semaine pour venir sur l'île et embarquer ensuite à bord des paquebots pour des vacances de rêve dans la Caraïbe.