Nice Covid Coronavirus Population 8:44
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Pauline Rouquette , modifié à
Alors que la situation sanitaire dans les Alpes-Maritimes est jugée "particulièrement inquiétante", Europe 1 recevait samedi soir Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice. Celui-ci juge qu'un reconfinement local, évoqué plus tôt dans la journée par le ministre de la Santé, serait délétère pour la population.
INTERVIEW

Alors que le ministre de la Santé, Olivier Véran a évoqué un renforcement du couvre-feu ou "d'un confinement partiel ou total" d'ici la fin du week-end dans les Alpes-Maritimes, Michel Carles, infectiologue au CHU de Nice a affirmé samedi sur Europe 1 que de telles mesures représenteraient "un aveu d'échec". "On est en train de réfléchir à ces différentes options, mais on perçoit bien à quel point le reconfinement serait délétère pour les concitoyens", estime l'infectiologue au micro d'Europe 1.

Selon le spécialiste, les mesures mises en places jusqu'ici pour lutter contre le Covid-19 sont imparfaitement appliquées. "On souhaiterait d'abord que ces mesures soient appliquées, qu’il y ait des jauges dans tous les magasins". En effet, selon Michel Carles, l'absence de contrôles conduit à des concentrations de personnes en un même endroit. "On aimerait aussi que les contrôles de mouvements de population entrant et sortant du département soient un peu mieux surveillés" dans les aéroports et aux arrivées en gare, poursuit-il.

"Je réclame davantage d’application des mesures"

"On est très inquiet de l’augmentation de l’épidémie, parce qu'on voit bien que ce virus qui persiste favorise l'apparition de variants", déclare Michel Carles. "Il faut contrôler l’épidémie, mais pour cela il faut commencer par appliquer strictement les mesures", poursuit-il. "À la fois au niveau du Conseil local de santé autour du maire de Nice, et au niveau de la préfecture, on fait passer le message que le confinement est un aveu d’échec de toutes les autres mesures qui ont été mises en place".

Mais comment expliquer cette flambée épidémique dans les Alpes-Maritimes ? Le professeur Michel Carles estime qu'il n'y a pas une explication simple et unique, mais qu'il s'agit d'un "phénomène multifactoriel" comparable au foyer épidémique dans le Grand Est, lors de la première vague. "Les cause profondes ne sont pas comprises, mais certains facteurs y contribuent et la circulation humaine est une cause de la circulation virale", insiste l'infectiologue. "Je ne réclame pas un État policier", achève-t-il. "Je réclame davantage d’application des mesures qui pourront permettre de contrôler l’épidémie."