Gérald Kierzek 8:15
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Manon Fossat , modifié à
Sur Europe Matin jeudi, le médecin urgentiste Gérald Kierzek est revenu sur la situation épidémique en France et les restrictions sanitaires alors que les cas positifs au Covid-19 dépassent les 400.000 par jour. Selon lui, cela ne sert à rien de tester à part alimenter "une psychose" et "paniquer les gens".

Les hôpitaux français continuent à accueillir de plus en plus de personnes hospitalisées avec le Covid-19, mais les services de soins critiques suivent la tendance inverse, selon les chiffres publiés par les autorités sanitaires. D'autre part, le nombre de cas positifs recensés chaque jour en France dépasse les 400.000. Invité sur Europe Matin jeudi, le médecin urgentiste Gérald Kierzek a estimé que "plus l'on cherche plus l'on trouve" et que cet indicateur n'est pas le bon pour juger de l'évolution de l'épidémie.

Arrêter de paniquer les gens

"Quand on cherche on trouve. Plus vous testez plus vous trouvez. Si lors de la première vague et deuxième vague, qui étaient des vagues de saturation hospitalière, on avait eu des tests et qu'on avait testé, peut-être que l'on aurait eu les mêmes chiffres. Donc plus on trouve, plus on panique et ça a un vrai effet négatif de paniquer les gens, les médias et les politiques. Alors qu'il serait souhaitable de relativiser", a-t-il jugé. "Ce n'est pas parce que vous êtes positif que vous êtes malade [...] Alors arrêtons de paniquer les gens."

Pour le médecin, le nombre de cas positifs n'a en effet aucun sens. "D'abord on a compté les morts, ensuite on a compté les réanimations, puis les hospitalisations et maintenant on compte les cas. Le seul indicateur pertinent ce sont les gens malades et pas du tout les gens positifs. Et là quand on regarde les soins critiques il y a moins de 4.000 malades", a-t-il posé. "Quand on est en pleine vague épidémique, ça n'a plus de sens de tester parce qu'on ne peut plus tracer les cas."

"Une prudence politique"

Selon lui, cela fait des semaines que les restrictions sanitaires auraient pu être levées. "Sanitairement, ça fait des semaines que l'on aurait pu se dire qu'il ne fallait pas restreindre et contraindre les gens parce qu'on avait les exemples de l'Afrique du Sud, du Royaume-Uni ou du Danemark et on a compris qu'Omicron était plus contagieux mais moins sévère. D'autant que les indicateurs hospitaliers ne bougent pas", a soulevé le médecin avant de poursuivre. "Je comprends la prudence du gouvernement mais c'est une prudence politique, voire un calcul politique, et pas en tout cas un rationnel médical puisque l'on sait maintenant scientifiquement qu'Omicron ne conduit pas à l'hôpital ou très peu."