Les chercheurs sont engagés dans une course contre la montre, en France comme en Angleterre (photo d'illustration). 1:13
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Victor Dhollande, édité par
Alors qu'un déconfinement prudent s'amorce dans plusieurs pays européens, où en est la recherche sur un vaccin contre le coronavirus ? L'université anglaise d'Oxford avance à grands pas, mais de manière risquée, pour l'élaborer. La France, elle, mise sur de premiers essais en juillet.

L'espoir contre la pandémie de coronavirus repose désormais sur les épaules des chercheurs du monde entier. Car comme il est impossible de miser sur l'immunité collective, il faut trouver un vaccin pour vaincre le virus. Les premiers essais cliniques seraient d'ailleurs sur le point d'aboutir, à l'heure où au moins 130.000 personnes sont mortes en Europe, dont plus de 24.000 en France.

Et parmi les huit laboratoires qui en sont arrivés au stade des essais cliniques sur des hommes, l'université anglaise d'Oxford figure en très bonne place pour être la première à découvrir un vaccin. Si leurs tests s'avéraient concluants, les premières doses pourraient être disponibles d'ici septembre. 

Les Anglais "foncent pour être les premiers"

Mais si les Anglais sont aussi avancés, c’est parce qu'ils ont lancé un premier essai clinique sur plus de 1.000 personnes. "Ils foncent pour être les premiers, mais c’est beaucoup trop risqué", critique un chercheur français.

Dans cette première phase, c’est la toxicité du vaccin qui est analysée. Autrement dit, si les Anglais se trompent sur la formule, les conséquences pourraient être dramatiques. C'est la raison pour laquelle il vaut mieux commencer sur un plus petit panel, d'une centaine de personnes environ, d'après les scientifiques français.

"Avancée exceptionnelle" en France

C'est le choix de la France, où les chercheurs ont modifié le vaccin contre la rougeole pour obtenir celui contre le coronavirus. Les premiers essais commenceront en juillet prochain. "Habituellement, pour les autres candidats-vaccins qu’on a fait, par exemple pour le chikungunya, ça a pris cinq ans pour en arriver là", mesure Frédéric Tangy, directeur du laboratoire d’innovation vaccinale à l’Institut Pasteur. "Faire ça en six mois, c’est exceptionnel."

Et pour accélérer le processus de fabrication de ce vaccin, plusieurs dizaines de milliers de doses seront produites en parallèle des premiers essais cliniques dès le mois de juillet. Si toutes ces étapes sont validées, le vaccin contre le Covid-19 pourrait être disponible dès la fin de l’année ou début 2021.