Les restaurants et bars ont dû fermer samedi à minuit pour freiner la propagation du coronavirus. 3:30
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Séverine Mermilliod , modifié à
Alors que la France est passée au stade 3 de l'épidémie, Jean-Pierre Chedal, vice-président Commerçants de France, regrette sur Europe 1 le manque d'anticipation des autorités qui ont demandé samedi la fermeture des commerces "non-indispensables". Il demande des aides financières sans quoi de nombreuses entreprises risquent de mettre la clé sous la porte.
INTERVIEW

Au lendemain de l'annonce d'Edouard Philippe, à savoir le passage au stade 3 de l'épidémie de coronavirus et la fermeture des commerces non indispensables (bars, restaurants, cinémas...), Jean-Pierre Chedal, vice-président Commerçants de France, trouve que le gouvernement aurait dû anticiper cette mesure. "Quand un Premier ministre vous dit un samedi soir à 19h30 qu'il faut fermer à minuit, que vous avez fait vos achats jusqu'au lundi parce que les weekends sont réputés denses, c'est fort de café, ubuesque", conteste Jean-Pierre Chedal. Il demande surtout de l'aide à l'État car ces fermetures risquent selon lui de faire couler de nombreux commerces.

Demande de "mesures d'urgence"

"On est dans des problèmes de méthode. Je respecte les scientifiques et le devoir de garantir une salubrité pour nos citoyens, mais je ne comprends pas que d'un côté on nous dise 'on vous ferme immédiatement' et de l'autre on continue à organiser les municipales", souligne le vice-président. "On peut prendre le métro pour aller voter mais on ne peut pas aller au bistro pour prendre un café!". 

"Dans notre secteur, à l'horizon de l'été, 50% des entreprises iront au bain", si elles ne sont pas aidées financièrement, estime surtout Jean-Pierre Chedal. "Ça fait potentiellement une casse sociale importante. C'est la raison pour laquelle je rend grâce à Bercy qui organise des réunions techniques pour trouver des solutions financières. Lundi, il faut qu'on arrive sur du concret, ce sont des mesures d'urgence !"

Les Commerçants de France demandent pour les entreprises deux mesures immédiates : "un moratoire fiscal" afin de payer toutes les charges fiscales plus tard, et "la création d'un fonds d'aide aux entreprises où l'Etat abondera de l'argent pour préserver la trésorerie des entreprises et leur permettre de passer ce mauvais pas." Sans quoi Jean-Pierre Chedal prédit qu'il y aura "de la casse". 

Selon les derniers chiffres disponibles, le coronavirus a fait 91 morts en France et infecté 4.500 personnes.