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Laetitia Drevet
Mathématicien chercheur à la Sorbonne, Amaury Pambert pilote une grande enquête ayant pour objectif d'évaluer le risque de transmission du coronavirus au sein d’un même foyer. Il a expliqué mercredi matin sa démarche de son équipe au micro d'Europe 1. 

Si une personne de votre foyer est infectée par le Covid-19, quelle est la probabilité pour que vous le soyez à votre tour ? C'est ce qu'essayent de déterminer des mathématiciens de la Sorbonne. "Nous menons une étude auprès de 10.000 familles françaises, pour déterminer le parcours du virus au sein d'un foyer", explique Amaury Lambert, pilote de cette grande enquête, mercredi au micro d'Europe 1. 

Tous les ménages volontaires peuvent participer à l'étude, à partir du moment où deux personnes occupent le foyer, et où au moins l'une d'entre elles a ressenti des symptômes du coronavirus. "A ce jour, nous ne pouvons pas dire si, à proximité d'une personne malade, il est plus probable d'attraper le virus chez soi, ou ailleurs. Avec cette étude, nous allons observer les conditions de propagation d'une 'micro-épidémie' au sein du foyer", raconte-il. Plusieurs éléments entreront en compte, notamment la surface du logement, et son nombre d'occupants. 

Les premiers résultats seront connus en juin

Dans la recherche actuelle, l'apport des mathématiques est important. Puisqu'aucune certitude n'existe encore sur la nature ou même l'existence d'éventuels biais de transmission, les mathématiciens de la Sorbonne leur attribuent des probabilités. "Avec l'étude, on pourra par exemple déterminer si le fait d'avoir un enfant asymptomatique au sein du foyer allonge la durée de transmission entre les parents, et de combien de temps", pointe Amaury Lambert. 

Les premiers résultats de l'étude devraient être connus rapidement, entre le début et la mi-juin. "Nous ne prenons pas en compte les tests de dépistage, ce qui nous donne l'avantage de la rapidité, d'une logistique moins compliquée et d'un moindre coût financier." Mais puisqu'ils enrôlent leurs participants sur simple suspicion de maladie, les chercheurs ont dû mettre au point un algorithme calculant la probabilité que le participant ait été, ou non, infecté. "Et ça, c'est un peu long."