Coronavirus : "Nous sommes dans une guerre sanitaire, et les médecins doivent être armés"

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Ugo Pascolo
Invité de l'émission "Sans Rendez-vous" sur Europe 1 lundi, le médecin Jean-Paul Ortiz a fustigé le manque de matériel de protection des généralistes. Si la pénurie de masques se fait sentir, il estime qu'il faut aussi des lunettes et des surblouses pour limiter au maximum la propagation du coronavirus. 
INTERVIEW

Ils sont en première ligne dans la lutte contre la propagation du coronavirus en France et pourtant, à en croire le président de la confédération des syndicats médicaux français Jean-Paul Ortiz, les généralistes sont sous-équipés pour faire face à la crise sanitaire. Invité de "Sans Rendez-vous" lundi, il fustige notamment le manque de masques à leur disposition. 

Une "guerre sanitaire"

"Il faut équiper tous les professionnels de santé qui vont prendre en charge les patients. Nous sommes dans une situation très grave, une guerre sanitaire, et il faut que nous, les soldats de première ligne, soyons armés", lance au micro d'Europe 1 le spécialiste. Un manque cruel d'équipement dont le symbole sont les masques chirurgicaux que les médecins ont reçu "que très tardivement par rapport au milieu hospitalier", déplore le spécialiste.

Un manque de masques, de lunettes et de surblouses

De plus, ces "masques chirurgicaux ne sont protecteurs que si le soignant et le patient en portent. [...] Les médecins libéraux sont en première ligne, mais ils n'ont pas l'ensemble des moyens pour se protéger", fustige-t-il. Prenant l'exemple de son cabinet, Jean-Paul Ortiz assure qu'il n'a plus que quelques masques chirurgicaux, et qu'il attend avec impatience les masques FFP2 promis par les autorités qui doivent arriver cette semaine. Ces derniers offrent en effet une protection plus efficace.  

Mais s'ils concentrent l'attention du plus grand nombre, les masques sont loin d'être le seul équipement dont ont besoin les médecins au contact des patients suspects. "En théorie, il nous faudrait des lunettes et des surblouses", explique le spécialiste qui prévient : "Sinon, la population va souffrir encore plus."