Le respect des gestes barrières demeure très compliqué dans les bars. 1:58
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Antoine Cuny-Le Callet
Les bars et restaurants craignent de devoir fermer dans les prochains jours, pour lutter contre la propagation du virus. Invité d'Europe 1 samedi, le chef du service de réanimation à l’hôpital Saint-Antoine, Bertrand Guidet, a affirmé que l'application des gestes barrières était plus compliquée dans les bars que dans les restaurants. 
ANALYSE

Alors que l’épidémie de covid-19 continue de circuler sur le territoire, les professionnels de la restauration s’inquiètent d’éventuelle nouvelles mesures sanitaires : le ministre de la Santé doit faire un nouveau point dimanche et pourrait annoncer la fermeture des bars et restaurants dans certaines villes. Au micro d’Europe 1 samedi, le chef du service de réanimation à l’hôpital Saint-Antoine dans le 12e arrondissement de Paris, Bertrand Guidet, affirme pourtant que le problème ne se pose pas de la même façon pour les deux types d’établissement : "Je fais le distinguo entre les restaurants et les bars. Je pense que les restaurants sont beaucoup moins à risque."

Le médecin affirme être confronté à une "montée progressive" de l’épidémie dans le service de réanimation dont il a la charge. Dix des douze lits prévus pour les malades atteints du covid-19 sont désormais occupés. Bertrand Guidet explique cette nouvelle flambée des contaminations par le relâchement des mesures barrières dans certains "lieux publics avec une densité de population importante". Selon lui, les nouveaux clusters ne se situent que marginalement sur le lieu de travail ou dans le cercle familial mais plutôt dans les lieux conviviaux et festifs, comme les bars et restaurant.

Agglutinés et sans masque

Mais à l’heure où de nouvelles mesures restrictives devraient s’imposer, il estime que la situation n’est pas la même pour les deux types d’établissement : "Dans les restaurants, les gens sont assis, les tablées sont de 8-10 personnes : on peut imaginer des gestes barrières relativement faciles à appliquer. Pour les bars c’est plus compliqué." En effet, les clients des bars peuvent s’agglutiner et ne portent généralement pas de masque. "Plus on avance dans la soirée, plus on a bu d’alcool, plus on a envie de rigoler, et moins on respecte les gestes barrières."

Bertrand Guidet rappelle que le port du masque est le geste barrière le plus efficace pour lutter contre le virus. "Pendant six mois il va falloir s’habituer à vivre avec un masque sur le nez et sur la bouche", conclu-t-il, partageant son inquiétude quant à la période hivernale à venir.