Jean Rottner 4:42
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Pauline Rouquette , modifié à
Invité du journal de 12h, lundi, Jean Rottner, président du Conseil régional du Grand Est a rappelé la situation critique dans laquelle se trouvent les établissements sanitaires de sa région. Celui-ci appelle les Français à la prise de conscience, chaque règle de prévention non-respectée faisant un peser un poids supplémentaires sur le système hospitalier.
INTERVIEW

Alors que la crise sanitaire liée au coronavirus continue de se propager en France, Emmanuel Macron s'exprimera lundi soir pour annoncer, sans doute, des mesures plus drastiques. Dans l'hexagone, la situation est particulièrement critique dans le Grand Est. Hôpitaux, soins d'urgence, infirmeries... les établissements sont saturés et l'on y manque cruellement de personnels et de matériel, explique le président du Conseil régional, Jean Rottner, contacté par Europe 1.

"Épuisement physique" des soignants

Réagissant aux propos du chef de l'État, qui a déclaré que la France n'était qu'au début de l'épidémie, Jean Rottner est catégorique. "On est déjà dans une épidémie puisque la France est largement touchée, et particulièrement en Alsace, avec un foyer qui a largement concentré toute notre attention à Mulhouse depuis une réunion au sein d'une église évangélique", affirme-t-il. En effet, depuis cet événement, la région est confrontée à une diffusion du virus de très forte densité, avec un taux de pénétration du virus particulièrement forts, ajoute-t-il.

"Aujourd'hui, la situation est extrêmement tendue et critique en matière de lits de réanimation et en matière de respirateurs, avec des équipes épuisées parce qu'elles font face à des malade qui n'ont de cesse de progresser en nombre", déclare Jean Rottner, évoquant l'"épuisement physique" de ces personnels de santé qui sont confrontés à des décisions thérapeutiques, à la peur pour leurs proches et pour eux-mêmes.

Beaucoup de jeunes en réanimation

"Nous commençons à faire des transferts inter-régionaux", explique également le président de région, qui rappelle que les hôpitaux, qui ont transformé des soins continus en soins de réanimation, ont un besoin impératif de respirateurs. "Nous avons beaucoup de jeunes patients, intubés, en réanimation pour durée extrêmement longue, et il faut s'adapter", ajoute-t-il.

"Ne pas respecter les règles, ce n'est pas faire le malin, c'est faire le con"

Pour le président du Conseil régional du Grand Est, les Français ne prennent pas la mesure de l'épidémie. "Ce que je veux dire, aux jeunes en particulier, c'est que ne pas respecter les règles, ce n'est pas faire le malin, c'est faire le con", lance-t-il. "On met sa vie et celle des autres en danger, et il faut en être véritablement conscient."

"La France doit prendre conscience que chaque fois qu'on ne respecte pas un geste de prévention, c'est une charge potentielle supplémentaire que l'on fait porter au système hospitalier", insiste-t-il. "Parce que derrière, il y a de véritables risques : il ne s'agit pas d'être alarmiste, il s'agit d'être responsable et citoyen."