Un certain optimisme face au virus semble avoir gagné une partie de la population. 1:26
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Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Après deux mois de confinement, l'espoir semble regagner la population. Le docteur Jimmy Mohamed, chroniqueur pour Europe 1, a réagi mercredi aux propos d'Emmanuel Macron, témoignant de l'optimisme prudent du chef de l'Etat. Le docteur va plus loin, mettant en garde contre tout excès de confiance.
INTERVIEW

Les messages d'optimisme se multiplient au troisième jour du déconfinement. Certains vont jusqu'à minimiser la probabilité de "seconde vague" et appellent à un déconfinement plus rapide. "Il ne faut pas crier victoire trop vite mais la voie suivie [est] la bonne" a prudemment déclaré Emmanuel Macron, mercredi durant le conseil des ministres. Le docteur Jimmy Mohamed abonde dans ce sens : "La voie est bonne... mais le chemin est encore très long."

Le médecin et chroniqueur d'Europe 1, tempère l'enthousiasme latent et invite à la prudence. "Cette crise m'a fait, à titre personnel, apprendre une chose : l'humilité." Rappelant les nombreux rebondissements qui ont émaillé cette crise sanitaire, il ajoute : "On s'est beaucoup trompé, on a sous-estimé beaucoup de choses, nous n'étions pas armés."

"Ne pas dire de façon trop précoce que tout va bien"

Selon lui, l'aggravation de la crise sanitaire durant les premiers mois de l'année doit nous inviter à revoir nos certitudes et considérer la menace que représente toujours le coronavirus. "Même si le signal est bon, je pense qu'il ne faut pas dire aux gens de façon trop précoce que tout va bien", affirme-t-il, craignant la résurgence de comportements propices à l'irruption d'une deuxième vague.

Certes, le fameux "R0", représentant le nombre moyen de personnes contaminées par un porteur, est désormais inférieur à 1, mais tout regain de pression sur les services hospitaliers pourrait avoir des conséquences dramatiques.

Les dégâts engendrés par le virus ont en tout cas éclairé les autorités sur la manière de combattre une telle épidémie. "Désormais, nous pouvons peut-être faire face à une nouvelle vague, si celle-ci survient, mais je pense que toute projection est impossible à faire." En effet, un temps de latence existe entre l'apparition des nouveaux cas et l'aggravation globale de la situation sanitaire. "Peut-être qu'on aura un peu plus de visibilité d'ici quinze jours trois semaines."