Dans neuf cas sur dix, ce sont les adultes malades qui contaminent les enfants et non l'inverse explique l'étude. 1:25
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Eve Roger, édité par Baptiste Denis
Et si les enfants étaient finalement de tout petits contaminateurs ? C'est ce que montre une nouvelle étude menée en Île-de-France par le professeur Robert Cohen, vice-président de la Société française de pédiatrie, sur plus de 600 enfants.

C’est l’une des intrigues de ce Covid-19. Au début de la pandémie, les enfants avaient été présentés comme porteur et transmetteur du virus. L’infectiologue et pédiatre de Créteil, Robert Cohen, qui a coordonné de nouveaux tests récents, tente de prouver le contraire. Selon les résultats de son étude réalisée avec 27 pédiatres d’Île-de-France - l'une des régions les plus touchées par l'épidémie - portant sur 605 enfants entre le 14 avril et le 12 mai, seuls 0,6% d'entre-eux ont été infecté par le coronavirus.

Non seulement les petits attrapent moins la maladie que les adultes, mais ils sont deux à cinq fois moins porteur du virus que les plus grands. De plus, contrairement à ce que l’on a cru pendant longtemps, ce ne sont pas des "super propagateurs". Les enfants ne sont à l’origine que d’un cluster sur dix. En clair, ce sont plutôt les adultes qui contaminent les enfants que l’inverse.

Immunisés grâce à d'autres coronavirus

Alors comment expliquer qu’ils soient plus protégés ? Plusieurs explications sont avancées par l’infectiologue Robert Cohen. D’abord, parce qu’ils auraient moins de récepteur du virus dans les muqueuses nasales. Ensuite, parce qu'ils pourraient être immunisés en ayant croisé d’autres coronavirus.

"Ils ont toujours le nez qui coule et seraient donc plus résistants aux infections", avance le professeur Cohen, faisant référence au traditionnel rhume touchant les plus petits. C’est ce que l’on appelle l'immunité croisée.

Enfin, ils seraient moins contaminants grâce à leurs petites tailles. En effet, du haut de leur 1,50 m, leurs postillons auraient du mal à atteindre le visage des adultes.