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Margaux Baralon , modifié à
Le professeur Yazdan Yazdanpanah, ​chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat, à Paris, anticipe un afflux de patients atteints de coronavirus la semaine prochaine. Sur Europe 1, il met en garde sur le risque de voir les hôpitaux franciliens saturés.

Ce n'est pas parce que le confinement a été mis en place qu'il faut s'attendre à une baisse immédiate du nombre de cas de coronavirus en France. Voilà ce sur quoi tous les médecins s'accordent. En raison du temps d'incubation du virus, et parce que les mesures de distanciation sociale n'ont pas été respectées avant la mise en place de mesures très contraignantes (elles ne le sont d'ailleurs pas toujours après), des patients vont continuer d'affluer vers les hôpitaux dans les prochains jours. 

"On fera tout pour que les hôpitaux tiennent"

"Pour ce week-end, cela va tenir [en Île-de-France]. On fera tout pour que ça tienne", assure sur Europe 1 Yazdan Yazdanpanah, ​chef du service des maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Bichat et directeur de l’institut de l'infectiologie à l’Inserm. "Mais dans une semaine, la semaine prochaine, ce sera compliqué." Les premiers résultats du confinement devraient se faire réellement sentir plutôt dans trois semaines.

Celui qui est aussi expert auprès de l'OMS le rappelle : "Dans les hôpitaux, il y a des personnes qui travaillent d'arrache-pied, avec beaucoup de courage, pour essayer de faire tourner l'hôpital. On va passer par des moments compliqués et justement, pour y arriver, il faut que la population nous aide en respectant les mesures" de confinement.

Les résultats des essais cliniques "dans un ou deux mois"

Hors de question, donc, de déjouer le confinement. "C'est un virus encore plus contagieux qu'on ne le pensait. Il faut que les personnes essaient de ne pas sortir. C'est très compliqué pour les gens de comprendre parce que quand on va marcher, on a l'impression que rien ne se passe. Or, on peut croiser quelqu'un" et lui transmettre le virus, avertit Yazdan Yazdanpanah.

La perspective d'avoir un vaccin est très lointaine, et celle d'avoir un traitement pas si proche non plus. "On va partir sur trois, quatre pistes de médicaments potentiellement actifs", explique le médecin. "our savoir s'ils sont actifs, il faut les évaluer dans les essais cliniques. On va voir les résultats dans un ou deux mois." En attendant, les autorités misent sur le civisme de chacun.