Le dos des soignants est particulièrement sollicité en réanimation (photo d'archives). 1:22
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Par Arthur Helmbacher, édité par Antoine Cuny-Le Callet , modifié à
Comme lors de la première vague, les soignants enchaînent les jours de travail, avec par moment des gestes éprouvant physiquement. Ils doivent parfois retourner des patients intubés, nécessitant le concours de 5 à 6 personnes. A Nancy, le CHU met à disposition des soignants des exosquelettes pour les soulager.
REPORTAGE

Les unités de réanimation sont soumises à un rythme de travail soutenu avec la reprise de l’épidémie de coronavirus. En plus de la fatigue et du stresse accumulés, les soignants doivent pratiquer de plus en plus de déplacements ventraux pour faciliter la ventilation des patients en réanimation. Cette opération, qui consiste à retourner le malade intubé, peut mobiliser jusqu’à six soignants et nécessite un effort physique supplémentaire. Pour les soulager, le CHU de Nancy leur propose un exosquelette censé diminuer la sollicitation des muscles.

Comme un harnais d'escalade

L’exosquelette en lui-même ressemble à un harnais d’escalade et s’enfile d’ailleurs de la même façon. Se portant juste en dessous de la sur-blouse du soignant, il l’empêche de basculer vers l’avant au moment de déplacer le patient. D’ordinaire, la manœuvre et l’adoption d’une position statique font grandement travailler les lombaires.

"On a découvert que cela aidait particulièrement les médecins placés au niveau de la tête du patient", explique la chercheuse en robotique à l’Inria Serena Ivaldi. "Il se trouve dans une position où il doit rester plusieurs minutes avec ses mains qui gardent la tête et où il tient le tube pour éviter une extubation. Au bout de 4 minutes, il y a un gros effort au niveau du dos."

Grâce à cet exosquelette, l’effort physique du soignant est réduit de 15 à 20%. Alors que les services de réanimation Covid se remplissent un peu partout, plusieurs hôpitaux en France sont entrés en contact avec les chercheurs lorrains.