Urgence 1:47
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Lionel Gougelot, édité par Mathilde Durand
À Lille, des étudiants en médecine ont été appelés en renfort pour étoffer le dispositif du centre de régulation du Samu. Ils traitent ainsi les appels liés au coronavirus du Samu de Beauvais, en plein foyer épidémique, qui peine à faire face. Une soixantaine d'étudiants sont déjà mobilisés. 
REPORTAGE

La France se prépare à l’intensification de l’épidémie de coronavirus. Au cœur des foyers épidémiques de l'Oise, le Samu de Beauvais fait difficilement face aux multiples appels reçus. En effet, le service d’urgence gère neuf communes, identifiées par les autorités comme des "clusters". Pour aider, les Samu de Lille et d'Amiens récupèrent depuis mardi matin les appels liés au coronavirus. À Lille, le nombre d'appels très important a contraint les équipes à se réorganiser. Des cellules spécifiques ont été ouvertes, avec le concours d'étudiants en médecine et d'internes formés dans la nuit.

Objectif : rassurer

Choukri a été un des premiers à se porter volontaire pour renforcer le centre de régulation du Samu du nord. Micro-casque sur les oreilles, l’étudiant en deuxième année déroule un questionnaire précis avec des critères qui permettent de distinguer un cas potentiel de coronavirus. "Vous présentez des symptômes et de la fièvre, on peut suspecter le coronavirus donc je vais me mettre en contact avec un médecin et je vous reprends", explique-t-il à une personne inquiète au téléphone.

Depuis le week-end dernier, le nombre d'appel a triplé. La plupart sont passés par des gens inquiets, ou qui confondent le Samu avec un centre de renseignement. "Je comprends totalement, les gens ne savent pas forcément. Ils regardent la télé, cela peut induire une peur chez les gens", analyse Choukri. "Notre but, c’est surtout de les rassurer. Si on suspecte un cas, on le transfère à un médecin."

Une soixantaine d'étudiants mobilisés

Une soixantaine d’étudiants sont déjà mobilisés service dans le service du docteur Patrick Goldstein, responsable médical du pôle urgence du CHRU de Lille. "J’ai été étonné. Ils faisaient quasiment  la queue à l’entrée du service", raconte le docteur. "Ils ont été formés 24 heures sur 24 par notre encadrement, y compris cette nuit et aujourd'hui on a largement ce qu’il nous faut pour pouvoir répondre."

Le dispositif devrait monter en puissance pour pouvoir traiter à tous les appels des Hauts-de-France. Pour limiter l'encombrement du standard des urgences ou du samu, il est préférable de n'appeler qu'en cas de symptômes et de retour d'une zone à risque. Pour tout autre renseignement, un numéro gratuit est disponible : 0.800.130.000.