Purple drank : "Ça peut être la porte d'entrée à la dépendance"

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Le docteur Gérald Kierzek a détaillé ce mardi dans la question santé d'Europe 1 cette pratique appelée "Purple drunk" et alerte contre le risque de dépendance.

Cette pratique dangereuse venue des Etats-Unis commence à inquiéter en France. L'agence nationale du médicament (ANSM) a mis en garde la semaine dernière contre le "Purple drank" qui se répand chez les adolescents. "C'est l'usage détourné de médicaments contenus dans des sirops, dans des comprimés ou des solutions buvables. Aux Etats-Unis, le 'Purple drank', c'est une boisson qui est connue sous ce nom-là parce que c'était un mélange de sirops qui donnaient une couleur violette", explique sur Europe 1 le docteur Gérald Kierzek. Cette pratique qui remonte aux années 1990 consiste à mélanger ces sirops à du soda pour créer un cocktail qui permettra de "planer". 

La morphine source de dépendance. La substance recherchée par les adeptes du "Purple drank" est la codéine : "un dérivé de morphine, un opiacé mélangé à un anti-histaminique, la prométhazine, qui est un antiallergique", détaille Gérald Kierzek. Outre des effets secondaires comme des troubles de la vigilance, du comportement ou des crises convulsives, pratiquer le "Purple drank" peut être à risque. "Avec la morphine, on sait qu'il y a une dépendance. Ça peut être la porte d'entrée à la dépendance, à l'addiction", explique le médecin.

Des risques d'hépatites. L'association de plusieurs substances à la codéine, notamment le paracétamol, peut par ailleurs engendrer des risques pour la santé et créer un mélange dangereux. "Il y a des cas publiés d'hépatite, de toxicité aigüe, non pas à cause de la codéine mais du paracétamol, une molécule qui est anodine mais dont les quantités prises en font une dose toxique", prévient Gérald Kierzek.

Toxicité avec l'alcool. Le mélange de ces sirops avec de l'alcool constitue un autre cocktail périlleux. "L'alcool et les médicaments sont métabolisés par le foie, ça peut donner des risques d'accumulation des médicaments et donc d'accumulation de la toxicité, ou au contraire une élimination trop rapide des médicaments et donc une diminution d'efficacité, pour des gens qui seraient par exemple sous antiépileptique". D'après l'ANSM, l'usage détourné de ces sirops a conduit à quelques hospitalisations en France.