Désormais, les victimes pourront effectuer des prélèvements qui seront conservés plusieurs jours, le temps qu’elles décident si elles souhaitent porter plainte. 1:51
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Melina Facchin , modifié à
Le CHRU, centre hospitalier régional et universitaire, de Nancy a mis en place un nouveau protocole pour aider les personnes qui ont été droguées à leur insu, par exemple en boîte de nuit. Désormais, elles pourront effectuer des prélèvements qui seront conservés plusieurs jours, le temps qu’elles décident si elles souhaitent porter plainte.

Ces dernières semaines, de plus en plus de personnes se disent victimes d’étranges piqûres dans des bars ou boîtes de nuit. Pour détecter ces drogues et bien d’autres, le CHRU de Nancy a mis en place un nouveau protocole de détection, une première en France. Des prélèvements sont désormais proposés aux victimes présumées et congelés durant cinq jours, le temps qu’elles décident ou non de porter plainte. Des échantillons qui pourront servir de preuve devant la Justice.

Des échantillons de sang et d’urine conservés 5 jours

Aux urgences de l’hôpital de Nancy, c’est un phénomène qui prend de l’ampleur. Depuis plusieurs mois -depuis la réouverture des boîtes de nuit plus précisément- Lionel Nace, le chef du service, voit de plus en plus de personnes convaincues d’avoir été droguées à leur insu. D’où ce nouveau protocole : "En plus de l’examen traditionnel, il y a simplement des prélèvements de type sanguin et urinaire" détaille-t-il. "Les éléments vont être conservés cinq jours. Si la victime ne porte pas plainte durant ce laps de temps, les prélèvements seront détruits. S’il y a plainte, ça va suivre son cours et ça pourra potentiellement servir de preuve", poursuit le médecin.

"J'ai peut-être intérêt à aller porter plainte"

Et le fait de conserver les échantillons est très précieux pour les victimes. "L’intérêt c’est d’arrêter la course effrénée contre le temps, parce que chaque minute compte" explique Emmanuel Puskarczyk, chef du centre anti-poison de l’hôpital de Nancy. "Chaque heure qui passe laisse de moins en moins de chance de trouver la trace des substances psychoactives qui ont été administrées", rappelle le médecin, qui encourage les victimes potentielles à se faire détecter au plus vite après avoir été possiblement droguées, au plus tard dans les 48 heures. "Et ce nouveau protocole laisse le temps de se dire : oui, j’ai peut-être intérêt à aller porter plainte."

Cet examen est gratuit et peut être effectué dans différents services de l’hôpital : aux urgences, en appelant le SAMU ou au centre anti-poison notamment. Et ces prélèvements peuvent également repérer les traces des étranges piqûres rapportées un peu partout en France ces dernières semaines. Deux nouvelles plaintes ont d’ailleurs été déposées, lundi encore, à Nancy.