Cas de chikungunya en France : «la situation est assez inquiétante», souligne l'infectiologue Anne-Claude Crémieux
Les cas de chikungunya se multiplient en France métropolitaine. Depuis la fin mai, presque 600 personnes ont été contaminées sur le territoire. Invitée ce jeudi matin d'"Europe 1 Bonjour", Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris, s'inquiète de la situation dans le sud de la France.
Après La Réunion, c'est au tour de l'Hexagone de connaître une flambée de cas - dans une moindre mesure que le département de l'océan Indien - de chikungunya. Ainsi, près de 570 cas autochtones ont été détectés depuis fin mai sur le territoire, dont 100 rien que dans les derniers jours.
Le plus gros foyer se trouve actuellement à Antibes, dans les Alpes-Maritimes, avec près de 103 cas détectés. Face à la situation, les autorités locales appellent les habitants à se protéger contre les piqûres de moustiques. "C'est vraiment la première fois qu'un niveau aussi important de cas autochtones en France métropolitaine" est constaté, souligne au micro d'Europe 1, Anne-Claude Crémieux, infectiologue à l'hôpital Saint-Louis à Paris.
"La situation est assez inquiétante"
"Suite à des importations très importantes venant de La Réunion, on a un nombre de cas qu'on n'a jamais vu", poursuit-elle. Jusqu'à présent, le virus du chikungunya était un virus essentiellement présent dans les zones tropicales et subtropicales. Mais la présence du moustique-tigre depuis une vingtaine d'années sur le territoire rebat les cartes. L'insecte est en effet capable de transmettre le virus d'un hôte à un autre.
"On ne peut pas parler encore d'épidémie", prévient l'infectiologue. "Mais la situation est assez inquiétante. Il faut absolument réussir à contrôler ces foyers. La population doit se protéger contre les piqûres de moustiques", conclut-elle, appelant notamment à mettre des vêtements amples et a appliquer du répulsif régulièrement sur sa peau, pour limiter au maximum le contact avec l'insecte.