Cancer utérin : moins de dépistage en cas de vaccin contre les papillomavirus ?

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Pour le moment aux États-Unis, les femme sont invitées à faire un frottis tous les trois ans à partir de l'âge de 21 ans. Image d'illustration. © ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP
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avec AFP , modifié à
Selon des chercheurs américains, les femmes vaccinées ont en effet un risque nettement moindre de développer un cancer de l'utérus.

Le dépistage du cancer du col de l'utérus pourrait être moins fréquent et commencer plus tard pour les femmes ayant été vaccinées contre les papillomavirus humains (HPV), responsables de la plupart de ces tumeurs malignes, selon une étude publiée lundi dans le Journal of the National Cancer Institute (JNCI)

Tous les cinq à dix ans seulement… Selon ces travaux, les femmes vaccinées pourraient ainsi effectuer un dépistage tous les cinq à dix ans au lieu de trois ans actuellement, et aussi commencer plus tard. Et pour cause, les auteurs, membres de la faculté de santé publique de l'université américaine de Harvard, soulignent que les femmes vaccinées contre les HPV ont un risque nettement moindre de développer un cancer de l'utérus. "Nous avons constaté avec nos modèles que le fait de continuer un dépistage intensif tous les trois ans parmi les femmes vaccinées entraînait des coûts excessifs et des effets néfastes pour la santé et ce avec peu, voire aucun avantage pour la santé", explique le docteur Jane Kim.

… au lieu de trois ans actuellement. Depuis 2012, les principales organisations médicales aux États-Unis recommandent un dépistage du cancer du col de l'utérus tous les trois ans à partir de 21 ans avec un frottis, qui permet de déceler des cellules anormales dans l'utérus. Une autre option consiste à combiner un frottis et une détection de papillomavirus tous les cinq ans à partir de 30 ans. Mais les recommandations actuelles dans le pays ne prennent pas en compte le fait que des femmes ont été vaccinées contre les HPV.

Dépistage différents selon le vaccin reçu. Cette étude a examiné les bénéfices pour la santé et l'économie des trois types de vaccins utilisés actuellement, dont deux depuis 2006. Son objectif était d'identifier la stratégie de dépistage offrant le plus grand avantage en termes de santé et de coût. Les chercheurs ont déterminé que les femmes présentant le plus faible risque de cancer utérin ont été immunisées avec le nouveau vaccin Gardasil 9 (laboratoire Merck), qui protège contre sept types de ces virus responsables de près de 90% des cancers du col de l'utérus. Pour elles, un dépistage tous les dix ans à partir de 30 ou 35 ans suffit, selon eux. Mais celles ayant reçu des versions plus anciennes des vaccins, les PVH-2 et PVH-4 devraient avoir un dépistage tous les cinq ans dès 25 ou 30 ans.