Agnès Buzyn est la présidente de l'Institut national du cancer. 1:10
  • Copié
M.S. , modifié à
La présidente de l'Institut national du cancer a fait le point sur l'étude concernant la survie des adultes atteints du cancer, parue mardi. 
INTERVIEW

La survie aux trois cancers les plus fréquents en France - les cancers de la prostate, du sein et du colon-rectum - a fortement progressé ces dernières années, selon une étude de l’Institut national du cancer (INCA) et de l’Institut de veille sanitaire (InVS) publiée mardi. Ces résultats sont prometteurs, mais la faible progression de la survie au cancer du poumon est inquiétante, a déploré Agnès Buzyn mardi dans Europe Midi.

Dépistage organisé et meilleurs traitements. L’étude permet de comparer la survie des patients diagnostiqués au cours de deux périodes : entre 1989 et 1993 et entre 2005 et 2010. "Certaines améliorations de survie sont clairement liées à des diagnostics plus précoces, grâce au dépistage organisé, notamment pour le cancer du sein ou pour le cancer du colon et du rectum", explique Agnès Buzyn. "Pour d’autres cancers, ce sont des améliorations des traitements que nous avons vues survenir à la fin des années 1990, notamment pour certains cancers du sang, mais également pour les cancers du sein et les lymphomes."

Le danger de l'assouplissement de la loi Evin. Pour le cancer du poumon, ainsi que ceux des voies aériennes et digestives, qui sont liés à l’alcool et au tabac, "il y a un seul mot d’ordre : la prévention". "Quand ils surviennent, s’ils sont diagnostiqués trop tardivement, nous avons peu d’armes", ajoute-t-elle. La présidente de l’INCA se félicite de la mise en place du paquet neutre à partir de mai 2016, mais elle s'alarme de l’assouplissement de la loi Evin. Selon elle, l’introduction d’une distinction entre publicité et information sur l’alcool, décidée en novembre, devrait faire augmenter "automatiquement" la consommation d’alcool.

Agnès Buzyn veut faire de la prévention du tabagisme et l’alcoolisme chez les jeunes une priorité : "nous avons peur d’une catastrophe sanitaire à moyen ou long terme". Plus de 39.000 nouveaux cas de cancers du poumon sont diagnostiqués par an, d’après l’étude parue mardi.