Attente chez les ophtalmos : des opticiens interpellent le gouvernement

La loi prévoit déjà que les ophtalmologistes puissent confier à un orthoptiste les renouvellements de lunettes et lentilles pour les cas les plus simples
La loi prévoit déjà que les ophtalmologistes puissent confier à un orthoptiste les renouvellements de lunettes et lentilles pour les cas les plus simples © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
La profession des opticiens optométristes a interpellé lundi le gouvernement sur les délais d'attente très longs chez les ophtalmologistes.

La profession des opticiens optométristes a interpellé lundi le gouvernement pour lui demander de leur laisser vérifier la vue de tous les Français, qui supportent des délais d'attente très longs chez les ophtalmologistes.

"Il semble urgent de réformer l'organisation de la filière visuelle", a affirmé dans un communiqué le président de l'Association des optométristes de France, Yannick Dyant. "Le délai d'attente pour obtenir un rendez-vous chez un médecin ophtalmologiste est tout bonnement ahurissant", a-t-il déclaré, à l'occasion du congrès annuel de la profession. Ces délais atteignent souvent plusieurs mois, et jusqu'à un an voire plus dans certaines régions particulièrement dépourvues.

Dans cinq ans, "10 à 15 % d'ophtalmos en moins". Les optométristes, formés à bac+5, exercent généralement comme lunettiers-opticiens, tout comme des orthoptistes formés à bac+3. L'optométrie n'est pas une spécialité reconnue en France, alors qu'elle donne non seulement les compétences pour diagnostiquer la correction, mais aussi dépister des pathologies de la vision. "Paradoxalement notre combat reste compliqué, alors que quand Emmanuel Macron était ministre de l'Économie, il prévoyait une réglementation de l'optométrie", a déclaré Yannick Dyant. "Il y a urgence car concernant les délais d'attente nous allons vers une catastrophe, avec dans les cinq ans à venir 10 à 15% d'ophtalmos en moins", a-t-il ajouté.

Le Syndicat national des ophtalmologistes reste attaché à son monopole. La loi prévoit déjà que les ophtalmologistes puissent confier à un orthoptiste, salarié ou libéral, les renouvellements de lunettes et lentilles pour les cas les plus simples (personnes âgées 6 à 50 ans sans problème de santé). Mais ils restent seuls à pouvoir écrire l'ordonnance. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France reste fermement attaché à ce monopole des médecins spécialistes. "L'optométrie à l'anglo-saxonne n'est pas envisageable dans le système de santé français et ne saurait constituer une solution valable et pérenne aux problèmes de délais d'attente", écrit le SNOF. Il pointe des abus constatés dans d'autres pays, comme la "prolifération anarchique" des optométristes, l'absence d'Ordre dans la profession, et la "possibilité de faire de la publicité, interdite pour les professions médicales".