C'est l'une des autres conséquences du confinement et de la crise du coronavirus : les urgences psychiatriques voient leurs consultations augmenter. "Les lits de réanimation se vident et c’est une excellente nouvelle, mais les nôtres se remplissent vite", constate Sébastien Gard, docteur à l’hôpital Charles-Perrens de Bordeaux. À tel point que l’établissement a dû étendre les horaires de ses consultations et même déplacer des lits pour de nouveaux malades. "Il a fallu qu’on s’adapte dans l’urgence en créant une nouvelle unité", poursuit-il.
Beaucoup de primo-hospitalisations
Selon Sébastien Gard, la rechute de certains patients était prévisible et s’explique par les conditions de stress créées par la crise du coronavirus. Mais il a également noté une recrudescence de primo-hospitalisations chez des personnes qui n’étaient pas connues pour avoir une pathologie chronique. "C’est comme si cette crise avait servi de révélateur de certaines fragilités qui peuvent nous concerner tous. On a des personnes qui découvrent l’univers de l’hospitalisation psychiatrique pour la première fois", explique le médecin bordelais.
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Les situations des patients sont également diverses. "Il y a des addictions qui reprennent, beaucoup de problèmes de dépression et d’anxiété, mais aussi des épisodes délirants tournant autour du virus et de la crise sanitaire. Les tableaux cliniques sont très hétérogènes", conclut Sébastien Gard.