Le lycée Versailles à Marseille 1:25
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Nathalie Chevance, édité par Coline Vazquez
Au collège Versailles à Marseille, les élèves et les enseignants dénoncent les travaux entrepris dans leur établissement qui perturbent la vie du collège et les révisions du brevet. Mais surtout, ils craignent la propagation de substances chimiques, dont d'amiante.
REPORTAGE

C'est dans les gravats que les élèves de troisième du collège Versailles, à Marseille, préparent leur brevet. L'établissement est en cours de rénovation, une situation qui suscite la colère des étudiants et professeurs qui y travaillent. Le collège est d'ailleurs assigné devant le tribunal administratif, lundi, pour que de nouvelles études soient menées afin de connaître la quantité précise d'amiante. En attendant l'inquiétude demeure, comme a pu le constater notre correspondante sur place, Nathalie Chevance.

"Il y a des produits chimiques"

Pour les collégiens surtout, étudier au milieu de ce chantier n'a rien d'évident. "C'est dur. J'aimerais qu'on ne soit pas là quand ils font les travaux, c’est la moindre des choses. Ce que je ressens, c'est de la peur". Ce cri du cœur, c'est celui de Tania, élève en troisième qui prépare le brevet au milieu des grues de chantier, gravats, poussières et bruits incessants.

À cela, s’ajoute la démolition programmée de bâtiments des années 60, amiantés, sur un terrain déjà pollué, comme le dénonce Cédric, l'un des enseignants. "Les études de sol ont été réalisées. Il y a des produits chimiques : le Toluène, les PCB, le cadmium, le plomb, l'arsenic. Nous craignons que de faire des terrassements entraîne l'évacuation de produits chimiques qui auraient pu se transformer en gaz et qui vont parfumer l'air", confie le professeur.

"On n'est pas capables de leur offrir un endroit digne pour eux"

La cour de récréation, sacrifiée, fait elle aussi les frais de ce chantier qui cause des problèmes de chauffage et d'électricité récurrents, se désole Sophie, membre du collectif des enseignants. Elle ressent "un grand sentiment d'injustice aussi par rapport à ce que l'on fait vivre aux élèves. Ils sont déjà, dans leur situation personnelle, dans des situations de pauvreté. Le collège doit être un peu un refuge où ils pourraient se retrouver quelque temps dans des conditions agréables de travail, et même là on n'est pas capables de leur offrir un endroit digne pour eux", déplore-t-elle.

De son côté, le département, qui investit 24 millions d'euros, assure que le chantier est sans risque.