La Haute autorité de santé appelle à reprendre les vaccinations. 1:22
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Jean-Jacques Héry, édité par Séverine Mermilliod
La Haute autorité de Santé alerte sur une baisse des vaccinations pendant l'épidémie de coronavirus. Avec le confinement, beaucoup d'enfants ont pris du retard dans leurs vaccins, ce qui inquiète la pédiatre Fabienne Cahn-Sellem notamment concernant la rougeole.
REPORTAGE

La Haute autorité de Santé a tiré mardi la sonnette d'alarme : les vaccinations doivent reprendre d'urgence car elles ont considérablement chuté avec l'épidémie de Covid-19 et le confinement, indique-t-elle. Cela concerne particulièrement les nourrissons pour qui les retards de vaccinations se sont multipliés. Europe 1 s'est rendue à Puteaux, dans le cabinet pédiatrique du docteur Fabienne Cahn-Sellem, pour essayer de mieux comprendre la situation.

-35 à -70% de ventes de vaccins

Un vaccin "ça pique, surtout" : voilà ce que dirait Claire Marie, 19 mois, si elle savait parler. La petite fille était confinée en famille en province, loin de sa pédiatre. Dès son retour en région parisienne, sa maman Laëtitia a immédiatement pris rendez-vous pour la deuxième injection du vaccin contre la rougeole. "Je me suis dit que c'était important de le faire. Par rapport à la prescription initiale, on est venues un peu après...", avoue-t-elle.

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Dans le cas de Claire Marie, l’injection a juste été un peu décalée, sans danger pour la santé de la petite fille. Mais ce qui alarme la Haute Autorité de Santé, c’est la baisse globale des ventes de vaccins de - 35 à - 70 % pendant le confinement.

Vers une "résurgence" de la rougeole ?

"C'est particulièrement inquiétant concernant celui contre la rougeole", explique le docteur Cahn-Sellem, pédiatre à Puteaux, qui vient de prendre en charge Claire Marie. "Les ventes de vaccin contre la rougeole ont diminué de 50%, nous craignons une résurgence de la maladie. Or c'est très contagieux, beaucoup plus que le corona ! Un enfant atteint peut contaminer entre 15 et 19 personnes - et c'est une maladie qui peut être grave."

 

La médecin a fait ses calculs et appelle tous les parents à venir consulter : "Pour les enfants de zéro à deux ans, l’idéal serait d’arriver à rattraper le retard dans un délai d’un mois". Et le problème ne concerne pas que les tous petits, car chez les adultes fragiles, beaucoup ont oublié de refaire leur vaccin contre le tétanos et le pneumocoque.