Whirlpool : de retour à Amiens, Macron interpellé par Ruffin

Macron Ruffin
François Ruffin a notamment alerté Emmanuel Macron sur la situation des intérimaires, indûment employés par la direction, selon lui, et qui risquent de ne pas bénéficier de l'offre de reprise de l'usine. © PHILIPPE WOJAZER / POOL / AFP
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M.B. , modifié à
François Ruffin, député de la Somme, a interpellé le président de la République en visite mardi sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens. L'élu "La France insoumise" l'a alerté sur la question des intérimaires.

Cinq mois après, il revient sur les lieux et la séquence prend des airs de déjà-vu. Emmanuel Macron s'est rendu mardi matin sur le site de l'usine Whirlpool d'Amiens pour rencontrer la direction, les syndicats et les salariés. Comme lors de son déplacement dans l'entre-deux-tours de la présidentielle, le chef de l'Etat a été interpellé par François Ruffin, devenu député de la Somme. Celui-ci l'a notamment alerté sur la situation des intérimaires, indûment employés par la direction, selon lui, et qui risquent de ne pas bénéficier de l'offre de reprise de l'usine.

"On va oublier les intérimaires". "Ce sont les plus jeunes qui ont été ici et n'ont pas pu construire leur maison ni fonder une famille", a expliqué François Ruffin. "Et ils se retrouvent à poil sans rien" après l'offre de reprise. "C'est une responsabilité collective. Depuis le début, je dis aux syndicats qu'on va [les] oublier, et je vous le redis, monsieur le Président." Et le député de la Somme de demander à Emmanuel Macron de l'aider à "faire le recensement" de ces intérimaires. Selon l'élu, en effet, il est impossible d'accéder au dossier de ces travailleurs précaires.

Eviter un "contentieux" pour ne pas "fragiliser" le plan de reprise. Emmanuel Macron s'est dit, lui, "très sensible au sujet des intérimaires". S'ils ont été employés sans respect du droit du travail, "qu'ils défendent leurs droits et saisissent les prud'hommes", a souligné le chef de l'État. Celui-ci souhaite également "favoriser" les intérimaires dans l'accès à des formations et les "privilégier dans les embauches à venir si le projet [de reprise] se développe". En revanche, il estime qu'"aller faire du contentieux aujourd'hui est une mauvaise idée". "Aider à faire une action juridique sur le [plan social pour l'emploi] actuel, non", a-t-il tranché. "Je ne veux pas fragiliser le plan de reprise, sinon ce sont tous les autres qui vont trinquer. On va voir ce qu'on peut faire pour protéger les droits de chacun."

Xavier Bertrand s'invite devant l'usine. Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a lui aussi fait le déplacement jusqu'à l'usine Whirlpool, devant laquelle il a parlé à la presse. "Il n'y a pas que la nouvelle économie, il y a aussi l'industrie", a-t-il déclaré. "Il faut un ministre de l'Industrie. Quand il n'y a pas de ministre de l'Industrie dans un gouvernement, ça veut dire quelque chose."