"Vous êtes inaudibles" : les députés LREM critiqués en circonscription après l'affaire Rugy

François de Rugy a été mis en cause pour des dîners privés lorsqu'il était président de l'Assemblée nationale. 1:32
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Virginie Riva, édité par Thibaud Le Meneec , modifié à
Suite à l'affaire François de Rugy, les parlementaires de la majorité ont été critiqués par de nombreux Français dans leur circonscription. La réunion du groupe LREM, mardi matin, pourrait se révéler tendue.

Difficile retour à Paris pour les députés La République en marche : ils reviennent mardi à l'Assemblée nationale pour une réunion de groupe après un week-end en circonscription, où ils ont essuyé critiques et remarques de leurs administrés au sujet de l'affaire François de Rugy.

"Pour la plupart des citoyens, c'est immoral"

Ce député s'est fait interpeller au wagon-bar du TGV, disant avoir tenté de défendre le ministre. En vain : "Vous êtes inaudible", lui a-t-on répondu. Il ajoute : "Certes, il n'y a rien d'illégal mais pour la plupart des citoyens, c'est immoral." 

Un élu du sud-ouest a lui dû essuyer quelques blagues dans les restaurants de fruits de mer ce week-end, rapport aux homards dégustés lors des repas organisés par François de Rugy. D'autres affirment qu'en ce 14-Juillet, l'affaire Rugy n'était pas la première préoccupation des Français.

" Moi, j'aurais sorti mon chéquier pour les homards. Il faut qu'il les rembourse si c'est du privé "

C'est sur les boucles des députés sur l'application Telegram que s'est installé la bronca. Les élus plus virulents sont les marcheurs déçus de la promesse non-tenue de renouvellement des pratiques politiques. "On a eu le scandale Bayrou le premier été, ensuite ça a été Benalla, cet été c'est Rugy… Pour eux, ça fait beaucoup", explique ce député.

Rugy "va se faire défoncer" par l'Assemblée

Un parlementaire du sud de la France en veut au ministre de ne pas avoir reconnu dès le départ ses erreurs : "Moi, j'aurais sorti mon chéquier pour les homards. Il faut qu'il les rembourse si c'est du privé." Tous en tout cas l'affirment : l'affaire divise les députés et ceux qui ont été élus sur les terres des "gilets jaunes" sont particulièrement remontés. Très sensible, le sujet pourrait donc être évité lors de la discussion de ce mardi matin. 

Le ministre de la Transition écologique et solidaire, attaqué notamment sur ses dépenses, va lui s'exprimer lors de la séance des questions au gouvernement, mardi. "Il va se faire défoncer" prédit un député de la majorité.