VIDÉO - Faut-il instaurer une taxe carbone aux frontières de l'Union européenne ?

Mireille Chiroleu-Assouline, spécialisée en économie de l'environnement, et Gaël Virlouvet, ex-administrateur de FNE, débattent de la taxe carbone européenne.
Mireille Chiroleu-Assouline, spécialisée en économie de l'environnement, et Gaël Virlouvet, ex-administrateur de FNE, débattent de la taxe carbone européenne. © Montage Europe 1
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Une taxe carbone aux frontières européennes permettrait-elle d'encourager les pays extérieurs à dépolluer leurs industries, ou est-ce une chimère impossible à mettre en place ? Nous avons posé la question à deux experts.
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C'est une vieille idée, revenue dans la besace de plusieurs candidats français aux élections européennes : instaurer une taxe carbone aux frontières de l'Union. Autrement dit, taxer tous les produits issus d'industries polluantes afin d'encourager chaque pays à faire des efforts en faveur du climat. Mais serait-ce vraiment efficace ? Et est-ce faisable ? Pour en savoir plus, Europe 1 a posé la question à deux experts. 

Mireille Chiroleu-Assouline, spécialiste en économie de l'environnement, estime indispensable de taxer le carbone. Mais elle avertit sur le risque d'inertie : "S'en remettre au niveau européen risque de reporter encore l'horizon auquel cette décision sera prise". En effet, "il ne faut pas oublier qu'en termes de fiscalité, il faut l'unanimité au niveau européen pour que quelque chose soit décidé. Je crains que cette unanimité soit extrêmement difficile à obtenir..."

Des consommateurs qui doivent faire des efforts

Pour Gaël Virlouvet, fondateur de Tehop et ancien administrateur de France Nature Environnement, il faut donc se concentrer avant tout sur la taxe carbone au niveau national. "Il ne faut surtout pas laisser ça de côté. On a réussi à avancer en France, il est important que les autres pays passent eux aussi à la taxe carbone. Et on peut peut-être rêver, dans 10 ans, dans 20 ans, 30 ans peut-être, à une taxe carbone mondialisée."

Reste l'impact pour le consommateur. Sur ce point-là, nos deux spécialistes tombent d'accord. "Ils subiront forcément l'élévation du prix des produits", note Mireille Chiroleu-Assouline. "Cela va pousser les consommateurs à chercher, par exemple, des carburants moins émetteurs de CO2." Et Gaël Virlouvet d'abonder : "C'est le prix à payer si on veut réduire nos émissions de gaz à effet de serre."