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Anaïs Huet , modifié à
La secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, invitée vendredi du "Grand journal du soir" en public sur Europe 1, continue de défendre ardemment la taxe carbone, si décriée par les "gilets jaunes".
INTERVIEW

"Dix à trente milliards d'euros", c'est le montant qu'il manque pour financer la transition écologique. Ce calcul, c'est Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, qui le donne vendredi dans le "Grand journal du soir", animé en public par Matthieu Belliard vendredi sur Europe 1. Dès lors, des leviers sont à activer pour combler ce déficit, à commencer par la très critiquée "taxe carbone", qui ne sera pas financée par les contribuables, a précisé l'intéressée. 

"C'est une bonne solution". "La taxe carbone, ce n'est pas fini", prévient Brune Poirson, qui martèle : "On sait depuis des années que c'est une bonne solution. Il faut qu'on taxe la pollution, c'est indispensable." Or, on se souvient que c'est cette même taxe carbone, décidée par le gouvernement, qui a mis le feu aux poudres et provoqué la mobilisation des "gilets jaunes". Ces derniers ont d'ailleurs obtenu gain de cause puisque le gouvernement a retiré la taxe carbone de la loi de finances 2019. 

 

>> De 17h à 20h, c'est le grand journal du soir avec Matthieu Belliard sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

"On ne va pas prendre l'argent dans vos poches". Face au public d'Europe 1, installé dans le studio Bellemare, Brune Poirson veut rassurer : "Ce ne sont pas vous, les contribuables, qui allez financer" la transition écologique. "Il faut que les institutions financières, les banques, les investisseurs privés… prennent leur part de responsabilité. Ces 20-30 milliards, ils existent, ils ne sont juste pas au bon endroit." Et de promettre : "On ne va pas aller les prendre dans vos poches !"

 

"La pollution, il faut la taxer". Cette question du financement de la transition écologique sera visiblement abordée lors du "grand débat national". C'est en tout cas ce que souhaite Brune Poirson. "L'objet du 'grand débat', c'est qu'on en discute collectivement. Il faut se demander sur quoi on baisse les taxes, et sur quoi on les augmente. C'est mieux de baisser les taxes sur le travail, mais en revanche la pollution, qui est dramatique, il faut la taxer", exhorte la secrétaire d'État.

Glyphosate : "Emmanuel Macron n'est pas revenu sur son engagement"

Jeudi, lors d'un débat-citoyen à Bourg-de-Péage dans la Drôme, le président Emmanuel Macron a déclaré jeudi que la France ne parviendrait pas à se passer "à 100%" du glyphosate dans les trois ans comme il s'y est engagé. Mais Brune Poirson a eu une tout autre interprétation de la scène. Chez Matthieu Belliard vendredi, elle a certifié qu'"Emmanuel Macron n'était pas revenu sur son engagement."

"Il a toujours dit que l'objectif, c'est la sortie du glyphosate dans trois ans. Il y a quelques cultures, probablement, pour lesquelles il n'y a pas d'alternative. Mais qu'est-ce-que c'est alors ? On prend une position idéologique et on sort du glyphosate tout de suite ? Et donc on le remplace par un produit qui peut être pire encore ?", a-t-elle soulevé. 

Se targuant que la France est aujourd'hui le seul pays de l'Union européenne à avoir planifié la sortie du glyphosate, la secrétaire d'État a reconnu que pour l'instant, "ce n'est pas fait". Mais selon elle, "rien que de dire qu'on en prend l'engagement, c'est majeur."