Olivier Véran 1:51
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Romain David , modifié à
Au micro d'Europe 1, ce lundi matin, le ministre de la Santé Olivier Véran a expliqué que la nouvelle souche du Covid-19 observée au Royaume-Uni ne permettait pas au virus de résister aux vaccins qui doivent arriver prochainement sur le marché, car ceux-ci s'attaquent à une partie du virus qui n'est pas concernée par la mutation.
INTERVIEW

Le Covid-19 a-t-il déjà un temps d'avance sur le vaccin ? La découverte d'une nouvelle souche du coronavirus, apparue en Angleterre alors que les contaminations repartent à la hausse dans certaines régions de ce pays, interroge quant à l'efficacité des vaccins déjà fabriqués, et dont la distribution dans l'UE doit commencer d'ici le début de l'année prochaine. Invité lundi d'Europe Matin, le ministre de la Santé Olivier Véran s'est voulu rassurant sur ce point. "À priori il n'y a pas de raison de penser que les vaccins seraient moins efficaces", a-t-il déclaré. "Les anticorps développés par les deux principaux vaccins qui arrivent, c'est-à-dire le Pfizer-BioNTech et le Moderna, ne ciblent pas cette zone mutée du virus."

Si plusieurs mutations du nouveau coronavirus ont déjà été observées depuis son apparition en Chine, à ce stade aucune d'entre elles ne s'est montrée résistante aux vaccins développés, ce qui laisse espérer que cette nouvelle forme ne fasse pas exception à la règle. "À ce stade nous n'avons pas identifié de variant du virus dans le monde sur lequel les vaccins ne sont pas efficaces", insiste Olivier Véran. "Si jamais il y avait une variation de l'ARN, il faudrait faire ce que nous faisons tous les ans avec la grippe : faire évoluer le vaccin. Les scientifiques savent le faire", veut-il encore rassurer.

"Il est tout à fait possible que ce virus circule déjà en France"

"Cette variation du virus a été identifiée dans une zone du territoire anglais ou l'on observe un départ épidémique plus important, les scientifiques anglais se demandent donc si cette variante ne serait pas plus contagieuse, même si nous n'en avons pas encore la preuve", indique le ministre. "Les experts anglais nous disent que les symptômes et le nombre de cas graves seraient les mêmes (qu'avec la souche circulant actuellement en Europe)", a-t-il encore tenu à préciser.

Par ailleurs, "il est tout à fait possible que ce virus circule déjà en France", concède Olivier Véran. "Nous le serons car nous lançons des études génotypiques, comme nous le faisons régulièrement. Les scientifiques prennent des virus identifiés par PCR chez des patients, et font un séquençage génétique. Sur les derniers jours, 500 souches virales ont été analysées, et ce variant n'a pas été retrouvés. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne circule pas."