Urgences : "Il va falloir qu'on remette des moyens", promet Macron

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Photo d'archive © LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
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Europe1.fr, avec AFP
Emmanuel Macron a évoqué lundi matin sur RTL les problèmes auxquels sont confrontés les services des urgences et proposé des pistes.

"Il va falloir qu'on remette des moyens" pour les urgences, touchées par un mouvement de grève inédit depuis sept mois, a assuré lundi le président Emmanuel Macron, en promettant "une réponse d'urgence qui permette de traiter les souffrances immédiates". "On a fait un très gros travail pour penser l'hôpital et la santé de demain" mais "on arrive au bout d'un système qui tirait sur la corde depuis 10 ou 15 ans, et ça claque maintenant", a souligné le chef de l'Etat dans un entretien à RTL.

"Il faut qu'on réponde à la souffrance des personnels de santé"

La ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait promis début septembre "plus de 750 millions d'euros" pour la "refondation" des urgences, a annoncé mercredi un "plan de soutien" pour l'hôpital qui sera présenté courant novembre, avec "évidemment des moyens associés".

"Evidemment que moi, l'une des choses qui me bouleverse le plus, c'est quand je vois nos infirmières, nos aides-soignants, nos médecins qui sont en souffrance au travail alors qu'ils sont d'un dévouement incroyable, qu'ils ne comptent pas leurs heures, leur énergie et qui sont mis dans des situations impossibles", a ajouté Emmanuel Macron. Ainsi, pour lui, "il faut qu'on réponde à la souffrance des personnels de santé".

"Une stratégie très intelligente, qui va mettre 5 à 10 ans à se déployer"

La grève des urgences, qui touchait 267 services mobilisés mi-octobre selon les organisateurs, menace de s'étendre à tout l'hôpital public, avec en point de mire une "grande manifestation" prévue à Paris le 14 novembre.

"On fait une stratégie qui est très intelligente, qui va mettre 5 à 10 ans à se déployer", a ajouté le président de la république, en rappelant notamment l'ouverture du numerus clausus. Mais "il faut 10 ans pour former un médecin ! Nous payons aujourd'hui les mauvais choix ou les non-réformes d'il y a 10, 15 ou 20 ans", a-t-il ajouté.

La fréquentation des urgences a doublé en 20 ans

"On se retrouve aujourd'hui (...) dans une situation où on n'a pas assez de médecins, et donc de la désertification dans nos campagnes et des gens qui me disent: 'je trouve plus de médecin pour me soigner, il y a 6 mois d'attente ou 8 mois d'attente', et ils ont raison, et de l'autre côté des urgences qui sont saturées", a ajouté le chef de l'Etat.

La saturation des urgences, dont la fréquentation a doublé en 20 ans (21,4 millions de passages en 2017), est une des causes du mouvement de grève débuté en mars.