La grève dans les urgences françaises dure depuis bientôt sept mois. 1:10
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Ugo Pascolo , modifié à
Au micro du Grand Rendez-Vous "Europe 1/Cnews/les Echos", la ministre de la Santé a annoncé qu'elle allait "engager un travail" sur les rémunérations des professions médicales à l'hôpital. 

C'est l'une des demandes phares du personnel des 269 services d'urgence qui était encore en grève mercredi dernier : "une augmentation immédiate de 300 euros nets mensuels de tous les salaires". Invitée du Grand Rendez-Vous Europe1/Cnews/Les Echos samedi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé dimanche avoir "demandé à ses équipes d'ouvrir le dossier" des rémunérations à l'hôpital. 

"C'est vraiment trop difficile aujourd'hui"

Après bientôt sept mois d'une crise qui semble ne plus finir, Agnès Buzyn indique être "en train de travailler sur les spécificités" des salaires en milieu hospitalier : "Il y a un vrai sujet sur les rémunérations, il faut tenir compte de la [rémunération] directe, mais aussi indirecte, comme les gardes", précise la ministre de la Santé. "Un travail doit s'engager. J'ai demandé à mes équipes d'ouvrir ce dossier, notamment pour les débuts de carrière, que ce soit des médecins ou des infirmiers, parce que c'est vraiment trop difficile aujourd'hui", avance-t-elle.

Agnès Buzyn compte également s'intéresser aux "deuxièmes parties de carrière" et chercher comment "donner de l'espoir et des perceptives à un certain nombre de professions paramédicales, comme les infirmières, et les aides-soignants". Pour "rendre de nouveau l’hôpital attractif", la ministre l'admet, il faut s'attaquer au "problème de rémunération". 

Pas de "désapprobation" sur la cap de la réforme de la Santé

Disant "comprendre l'impatience" qui s'exprime à l'hôpital dans son ensemble, elle a vivement critiqué les médecins qui mènent ou prévoient des mouvements de grève, avec en point d'orgue l'annonce jeudi d'une grande manifestation le 14 novembre. "Ils ne le savent pas mais je suis dans la boucle de mails des médecins qui s'écrivent au sujet de leur envie de faire grève", a souri la ministre, rappelant qu'elle était il y a peu encore médecin à l'hôpital Saint-Antoine à Paris. "Je suis sidérée, d'abord de leur méconnaissance du système, du nombre d'informations fausses dont ils disposent et sur lesquelles ils basent leurs raisonnements et à quel point leurs solutions sont des solutions de court terme qui ne régleront pas le problème", a-t-elle ajouté.

"Tout le monde fait le même constat : ça va mal, on sait pourquoi", a-t-elle estimé, rappelant qu'il n'y avait pas selon elle de "désapprobation sur le cap" de sa réforme de la Santé. "D'ailleurs toutes les fédérations hospitalières, les syndicats de médecins sont d'accord sur le cap de la loi" qui a été votée mi-juillet, a-t-elle ajouté "par des députés de droite (et) de gauche".