Le conseil national du Parti socialiste se réunit le jeudi 5 mai pour un vote qui validera ou non l'accord trouvé avec La France insoumise. (Illustration) 0:46
  • Copié
Victor Chabert et Maximilien Carlier , modifié à
Un accord a fini par être trouvé entre le PS et La France insoumise en vue des législatives, mais tout n'est pas encore réglé. Les socialistes doivent encore obtenir l'approbation interne du bureau national du parti et tous ne sont pas encore sur la même ligne. Du côté des militants PS, la colère gronde également.

Deux lignes s'affrontent au sein du Parti socialiste. D'un côté, celle du Premier Secrétaire Olivier Faure qui a mis toute son énergie pour arriver à l'union de la gauche en vue des législatives. De l'autre, celle des barons locaux, à l'instar d'Anne Hidalgo, Carole Delga, ou des anciens de la Hollandie, comme Stéphane Le Foll, maire PS du Mans.

Ces derniers, en dehors des divergences programmatiques avec LFI ou les Verts, estiment payer très cher cet accord, notamment en matière de circonscriptions. Un exemple : l'Occitanie, région présidée par Carole Delga, présidente sortante socialiste la mieux réélue. Dans l'accord, sur les 49 circonscriptions de cette région, le PS n'en obtiendrait que six. Dans certains départements socialistes historiques, il est tout simplement rayé de la carte, au profit des Verts et des Insoumis. À Paris, le PS n'obtiendrait que deux circonscriptions.

Des débats houleux

Un accord qui provoque donc des tensions et des dissidences. Ce soir, le bureau national du PS se réunit, avant un conseil national qui aura lieu jeudi 5 mai. Durant ce conseil, qui officie comme un parlement interne au PS, l'accord sera ou non voté par les membres du parti. D'après certains cadres du PS, le vote sera très serré. Rien n'est joué et les débats s'annoncent très houleux. 

"Le Parti socialiste est devenu presque rien"

Du côté des militants, la colère gronde également face à l'accord. Monique est une sympathisante du PS. Elle a toujours mis un bulletin socialiste aux élections, mais aujourd’hui, elle hésite, car cette union de la gauche, elle n’en veut pas. "Je ne voterai pas socialiste s'il y a un accord. Parce que je ne veux pas sortir de l’Otan, je ne veux pas sortir du nucléaire et je suis farouchement pro-européenne. Pour toutes ces raisons, je suis contre", affirme-t-elle. 

À quelques mètres de là, Annie, militante PS depuis 1974. Le rassemblement des gauches en 2022, elle n'y croit pas. "Moi je l’ai vécu en 1981 donc je suis pour mais pas en ce moment. Pas avec Mélenchon. Je n’ai pas pu oublier sa façon de traiter les policiers quand il y a eu des perquisitions. C’est quelqu’un d'incontrôlable." Sauf que le problème, explique-t-elle, "c'est que le Parti socialiste est devenu presque rien et cet accord serait le seul moyen d'exister. Mais on n'a qu'à s'en prendre à nous même. On n'a pas fait assez confiance à François Hollande et depuis ça ne va plus".