réforme des retraites Guedj 4:13
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Julien Moreau , modifié à
Entre 1,1 et 1,4 million de manifestants pourraient défiler partout mardi en France contre la réforme des retraites, examinée cette semaine au Sénat. Invité d'Europe Matin, ce mardi 7 mars, le député de l’Essonne et co-président de la mission d’évaluation des comptes à la Sécurité sociale, Jérôme Guedj, revient sur la complexité de cette réforme et les mensonges du gouvernement. 

Le 16 février dernier, le député socialiste socialiste de l’Essonne, Jérôme Guedj s’est rendu au ministère des Solidarités pour vérifier une déclaration du ministre du Travail, Olivier Dussopt, qui affirmait que la pension minimale de 1.200 euros par mois allait concerner 40.000 personnes par an. Grâce à sa visite, il a pu prouver que rien ne pouvait corroborer les chiffres avancées par Olivier Dussopt.

Surpris par la réaction d'Élisabeth Borne

Ce lundi 6 mars, Elisabeth Borne, s’est étonnée que le député de l’Essonne ne comprenne, que maintenant, que certaines personnes ne seront pas exactement à 85% du Smic. Ces mensonges, pour lui, ne sont pas les premiers ni les derniers du gouvernement.  "J'ai été un peu abasourdi par la réaction de la Première ministre. Je la rassure, je ne découvre pas le système. J'ai plutôt eu l'impression que c'est elle qui découvrait certains des effets de sa réforme. Ils nous ont caché beaucoup de choses", rapporte Jérôme Guedj. 

"Les fameux 1.200 euros, c'était un engagement du président de la République, ça figure sur sa profession de foi du deuxième tour de l'élection présidentielle. Et quand la réforme a été présentée par Elisabeth Borne, le 10 janvier, c'était annoncé comme la grande mesure sociale qui allait, d'une certaine manière, aider à faire avaler la pilule, à compenser la brutalité", ajoute le député de l’Essonne. 

Un mensonge par omission

En entendant les membres du gouvernement marteler le fait que la pension minimale de 1.2000 euros serait pour tous les Français, Jérôme Guedj a commencé à se poser certaines questions. "On avait nulle part le chiffre réel du nombre de personnes qui étaient impactées par cette mesure. Donc, il y a un loup. Quand c'est aussi flou, c'est qu'il y a un gros loup, comme on dit. Il a fallu, en effet, pousser le gouvernement  à cracher le morceau. Moi, je mesure toujours mes paroles et à la fin, je considère que c'était un mensonge par omission. On a mis sur la table ce chiffre de deux millions de retraités qui allaient franchir le seuil des 1. 200 euros de pension minimale grâce à la revalorisation de ce qu'on appelle le minimum contributif", ajoute Jérôme Guedj. 

Après avoir contredit le ministre du Travail à l'Assemblée nationale sur les chiffres des bénéficiaires de la pension minimale à 1.2000 euros, Jérôme Guedj a reçu, dans les jours qui ont suivi, un message d'Olivier Dussopt lui indiquant qu'il n'y aurait que 10.000 à 20.000 nouveaux retraités qui allaient bénéficier de cette mesure.